maCommune.info : Étiez-vous au courant de la décision de François Bayrou avant la déclaration officielle de ce mercredi ?
Laurent Croizier : "Non je n'étais pas au courant, on l'a découvert comme la plupart des gens. Il avait son calendrier et il a vraiment attendu le dernier moment pour faire son choix, car ce n'est pas un choix anodin. Et ce qui est important c'est que ce n'est pas une décision personnelle, mais pour le pays. Il est rare que dans le paysage politique, qu'un responsable politique nationale soit capable de se mettre en retrait au profit du pays".
Que pensez-vous de cette alliance entre le Modem et le mouvement En Marche ?
Laurent Croizier : "Personnellement, je trouve que c'est extrêmement cohérent. Plusieurs médias ont parlé d'un Emmanuel Macron dans le costume de François Bayrou en 2007. De plus, c'est une alliance exigeante, sans ralliement ni confusion : elle est conditionnée par quatre exigences*. Le Modem a toujours voulu conserver son indépendance dans ses alliances."
Vous qui vous faites le chantre de la transparence et de la vie politique, pensez-vous qu'Emmanuel Macron est le candidat idéal ?
Laurent Croizier : "Il n'y a pas de candidat idéal. Tous devraient porter cette philosophie qui est quelque chose de transversal qui n'appartient à aucun parti politique. J'ajouterais que je n'aime pas ce mot « chantre », mais je la mets en avant. La transparence devrait intégrer nos pratiques".
"Finalement, l'offre politique devient de plus en plus claire pour cette élection présidentielle : il y a un candidat d'extrême gauche, de la gauche, un candidat de droite, un candidat d'extrême droite et un candidat qui représente un arc central des candidats."
*Les conditions posées par François Bayrou à Emmanuel Macron
1. Une "véritable alternance, un vrai changement des pratiques et des orientations".
2. Une "loi de moralisation de la vie publique, en particulier de lutte contre les conflits d’intérêt".
3. "La politique d’unité qu’il faut conduire fait toute sa place à ceux qui réussissent, mais elle doit protéger et entraîner, et rassurer ceux qui sont maintenus au bas de l’échelle".
4. "Je n’accepte pas, et des millions de Français avec moi que les deux tiers des citoyens n’aient aucune représentation alors que le tiers restant".