Aide à mourir : mises en garde des fédérations hospitalières sur les défis de la mise en oeuvre

Publié le 24/04/2024 - 14:17
Mis à jour le 24/04/2024 - 11:07

La possibilité d'assistance au suicide ouverte par le projet de loi sur la fin de vie soulève plusieurs défis de mise en oeuvre concrète, en raison notamment des réticences d'une partie des soignants, ont averti mardi 23 avril 2024 les fédérations hospitalières.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Ces fédérations (hôpitaux publics, privés, établissements d'aide à la personne privés solidaires...) étaient auditionnées par la commission spéciale de l'Assemblée nationale.

En l'état, le texte gouvernemental prévoit que certains patients, atteints d'une pathologie incurable menaçant leurs jours "à court ou moyen terme" pourront demander une aide à mourir. Un médecin, infirmier ou une personne volontaire pourra administrer la substance létale si le malade n'est pas en mesure de le faire. "Les conditions cumulatives d'accès à cette aide à mourir sont claires et nécessaires, posent des garde-fous indispensables qui doivent être sanctuarisés", a souligné Béatrice Noëllec, directrice des relations institutionnelles de la fédération de l'hospitalisation privée (FHP).

Répondre aux "inquiétudes de la communauté médicale"

Mais "il faut répondre dans ce débat aux inquiétudes de la communauté médicale", actuellement sous tension, en lui donnant des "garanties", a-t-elle ajouté.

D'après le texte, si un malade se donne la mort, des soignants devront être présents pour intervenir en cas de difficulté. Cela "pose question", alors "qu'un certain nombre de soignants sont assez opposés à leur implication directe", a noté Bertrand Guidet, président du comité éthique de la Fédération hospitalière de France (hôpitaux publics). Si le malade "ne se sent pas capable de prendre la dose létale", ou "s'il vomit son traitement", quelle attitude adopter ?, a-t-il interrogé.

Elisabeth Hubert, ex-ministre de la Santé publique et présidente de la fédération des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), s'est elle opposée à ce volet du projet de loi. Beaucoup d'établissements, en zone sous-dense, fonctionnent avec de très faibles effectifs. "Que ferons nous si (...) tous refusent d'être associés à l'aide active à mourir ? Nous serons contraints d'appliquer la loi, mais comment ?", a-t-elle interrogé.

Olivier Guérin, conseiller médical de la Fehap (établissements d'aide à la personne privés solidaires), a proposé de "faire émerger" la possibilité d'une "clause de conscience collective" à l'échelle d'une équipe de soins. Il a souligné une autre "inquiétude": la notion floue de pronostic vital engagé "à moyen terme, extrêmement complexe" à définir.

Il a par ailleurs appelé à mettre en place un suivi psychologique pour tout "volontaire" amené à administrer un produit létal, et à exclure les Ehpad des lieux ou sera pratiquée l'aide à mourir, au regard de "la vie communautaire" et des liens entre résidents.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

La rougeole en recrudescence en Bourgogne Franche-Comté : l’ARS appelle à la vigilance

Depuis le début de l'année, dans un contexte marqué par des flambées épidémiques en Europe et dans le monde, la France hexagonale fait face à une recrudescence des cas de rougeole. La Bourgogne-Franche-Comté n’échappe pas à l’intensification de la circulation du virus, a-t-on appris ce mardi.

Sondage – Quand vous faites vos courses, prêtez-vous une attention particulière au Nutri-Score sur les produits ?

Dans un souci de santé publique, un nouveau Nutri-Score a été validé le 14 mars 2025. Parmi les changements, on retrouve une meilleure classification des huiles et une plus grande sévérité sur le sucre. Toutefois, la grogne gagne certains produits comme le pruneau qui se trouvent avec la même note que des produits ultra-transformés… Et vous, prêtez-vous une attention particulière au Nutri-Score sur les produits ?

L’ARS soutient la création d’une maison médicale près du CHU de Besançon

Le député du Doubs Laurent Croizier se félicite du soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté à son projet de création d’une maison médicale de garde à proximité du CHU de Besançon, apprend-on dans un communiqué du 18 mars 2025. Objectif de ce projet : désengorger les urgences et améliorer l’accès aux soins en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux.

Don de plasma : l’EFS rappelle que “les patients ont besoin de vous”

Si les besoins en sang sont toujours élevés, l’Établissement français du sang fait également face à un autre enjeu, celui de collecter plus de plasma, la partie liquide du sang servant à fabriquer des médicaments et dont les seuls dons français ne permettent pas aujourd’hui de combler les besoins d’une majorité de patients. 

Tout Besançon donne : près de 1.300 dons de sang et de plasma en un mois

La grande campagne de communication "Tout Besançon Donne", organisée par l'Établissement français du sang (EFS) du 12 février au 12 mars 2025, a rencontré un franc succès. Grâce à l'implication de nombreux acteurs locaux et de six ambassadeurs engagés, les dons de sang et de plasma ont dépassé les prévisions initiales.

Semaine du rein à Besançon : 11.000 patients découvrent trop tard qu’ils souffrent d’une insuffisance rénale terminale

La campagne annuelle de sensibilisation et de dépistage des maladies rénales est de retour. Organisée par France Rein, la 20e Semaine nationale du rein a pour objectif de sensibiliser le public aux maladies rénales et d’encourager un dépistage précoce. Une action de France Rein Franche-Comté se déroulera lundi 17 mars 2025 au CHU de Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.3
légère pluie
le 29/03 à 06h00
Vent
1.26 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
89 %