Agriculture : tracteurs et robots autonomes débarquent dans les champs...

Publié le 06/01/2022 - 17:15
Mis à jour le 10/01/2022 - 16:21

 © Naiö
© Naiö

Des engins sans pilote pour labourer de grandes surfaces ou désherber des champs de légumes: le vénérable fabricant américain de tracteurs John Deere et la start-up française de robots agricoles Naïo ont choisi le salon de la tech à Las Vegas pour présenter leurs nouveautés.

Pour les agriculteurs qui doivent jongler avec la pénurie de main d'oeuvre, le changement climatique et la protection de l'environnement, tout en nourrissant une population mondiale croissante, les constructeurs développent une nouvelle génération de machines autonomes.

Dans le dernier engin de chez John Deere, qui combine son populaire tracteur 8R, une charrue, un GPS et des nouvelles technologies, plus besoin d'être dans la cabine, ni même dans le champ: l'agriculteur peut tout contrôler depuis son smartphone.

Une fois la machine conduite dans la parcelle, l'agriculteur doit simplement en faire le tour pour s'assurer que tout est en place et peut la démarrer en effleurant son téléphone. Equipé de douze caméras et de capacités d'intelligence artificielle, l'engin s'arrête automatiquement dès qu'il perçoit un obstacle et envoie un signal.

Il sera disponible en Amérique du Nord dès cette année, assure à l'AFP le directeur technologique de l'entreprise, Jahmy Hindman, peu après la présentation du tracteur au CES, salon annuel de l'électronique qui s'est ouvert mercredi dans la capitale américaine du jeu.

Des versions pour épandre des engrais ou semer viendront par la suite; pour les moissons en revanche, c'est encore un peu compliqué. Les prix n'ont pas été précisés.

Les agriculteurs utilisent depuis près de 20 ans des fonctions d'assistance au pilotage grâce au GPS, pour faire des lignes plus droites qu'un humain par exemple.

"Nos clients sont probablement plus préparés à l'autonomie dans l'agriculture qu'ailleurs car cela fait longtemps qu'ils utilisent des systèmes très sophistiqués d'automatisation", assure M. Hindman.

Les autres grands fabricants de tracteurs travaillent aussi sur des engins similaires. L'américain New Holland avait présenté un concept dès 2016 tandis que le japonais Kubota a dévoilé en 2020 un prototype éliminant complètement la cabine.

Tâches répétitives

Les agriculteurs sont habitués à l'automatisation de leurs tâches, qu'il s'agisse de tracteurs de plus en plus complexes ou de la traite mécanique des vaches. Les machines améliorent en général leur productivité tout en les libérant de tâches répétitives et pénibles physiquement.

C'est après avoir discuté avec des agriculteurs des problèmes du manque de main d'oeuvre, que les Français Gaëtan Séverac et Aymeric Barthes ont lancé Naïo en 2011.

Ils ont aussi réalisé que des robots mécaniques, guidés par des GPS précis au centimètre près, pouvaient limiter l'utilisation de produits chimiques.

A Las Vegas, ils sont venus présenter aux Américains Ted, un robot qui peut "enjamber" les pieds de vignes pour désherber le sol et faire tout seul demi-tour au bout de la parcelle.

Ils ont aussi un petit "assistant agricole" appelé Oz qui peut biner, désherber ou tracer des sillons, ainsi qu'un robot dédié au désherbage de rangées de légumes, Dino.

Tous sont équipés de capteurs, lasers, caméras ou palpeurs, permettant au robot d'appréhender son environnement. Ils peuvent aussi collecter des données utiles à l'exploitant.

"Les agriculteurs sont à la base plutôt curieux et intéressés mais depuis deux ou trois ans, ils ne nous considèrent plus comme un gadget pour le futur", remarque Gaëtan Séverac auprès de l'AFP.

Pour lui, le recours aux engins autonomes va d'abord gagner du terrain dans les cultures spécialisées, avec une très forte valeur ajoutée à l'hectare et demandant le plus de travail, comme les légumes ou la vigne, puis dans les grandes cultures céréalières.

L'intelligence artificielle, l'apprentissage automatique, les drones et même les satellites, participent de ce mouvement. Le secteur agricole représente ainsi un quart des recettes de la société d'images par satellite Planet Labs.

"On peut évaluer le niveau de chlorophylle (dans les plantes) grâce aux capteurs que nous utilisons pour prendre des images" depuis l'espace, explique à l'AFP l'un de ses co-fondateurs, Robbie Schingler. "Cela permet de déterminer la santé d'une récolte" et éventuellement d'ajouter de l'eau ou des engrais.

Pour Barrett Hill, 36 ans, éleveur de volailles dans l'Illinois, ces nouvelles technologies ne sont pas étonnantes. "L'ajout d'ordinateurs et d'outils de ce genre nous rend plus efficaces", assure-t-il en mentionnant la gestion centralisée de la ventilation dans ses poulaillers ou un système évitant, dans les champs, de semer deux fois au même endroit.

Les tracteurs sans chauffeur toutefois, il n'est pas encore sûr que ce soit pour son exploitation familiale. "Je pense que ce doit être très cher", dit-il. "Et j'ai envie d'être dans les champs."

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Un commentaire

Laisser un commentaire

Economie

Booster l’attractivité des hébergements du Doubs : 75 professionnels réunis à Baume-les-Dames pour dynamiser leur entreprise 

Doubs Tourisme a convié une centaine d’hébergeurs du département à une rencontre pour tenter de répondre à la problématique suivante : comment booster l’attractivité des hébergements du Doubs ? Ainsi, le 20 février 2025, l’univers du tourisme s’est réuni au centre d’affaires de Baume-les-Dames…

Le surendettement en hausse dans le Doubs : qui sont les personnes surendettées et pourquoi ?

VIDÉO • En 2024, le nombre de dossiers déposés auprès de la commission de surendettement du département du Doubs s’élève à 1.125, soit une hausse de 12,3% en un an. Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, et le directeur départemental de la Banque de France, Laurent Quinet, ont présenté l’évolution du phénomène de surendettement et les dispositifs mis en oeuvre dans le territoire jeudi 20 février 2025.

Retraites : François Bayrou réagit au déficit “immédiat” de 6 milliards qui “dérivera à 30 milliards dans les années qui viennent”

Le déficit "immédiat" du système des retraites est de six milliards d'euros et "il dérivera vers 30 milliards dans les années qui viennent", a affirmé jeudi 20 février 2025 François Bayrou, se référant au rapport de la Cour des comptes qui venait de lui être remis.

Un budget “ambitieux” et “rigoureux” de 223 millions d’euros pour la Ville de Besançon

Lors du prochain conseil municipal de la Ville de Besançon, la majorité présentera aux élus locaux les prochaines orientations budgétaires définies pour l'année 2025. L’élu en charge de l’Économie et des Finances, Anthony Poulin, a détaillé la composition de ce budget 2025 lors d’une conférence de presse ce mercredi 19 février à l'Hôtel de ville de Besançon. 

Coeurdor à Mamirolle et Maîche : 38 personnes menacées de licenciement, des élus montent au créneau

L’avenir de l’entreprise Coeurdor, spécialisée dans la fabrication d’ornements pour l’industrie du luxe, est en suspens. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) menace 38 salariés, soit un quart des effectifs, sur les sites de Maîche et Mamirolle. Une annonce qui suscite la colère des élus locaux et des représentants du personnel. Une rencontre s'est tenue lundi 17 février à Maîche.

Hausse de la TVA sur les chaudières : un ”coup de massue” pour les professionnels et les consommateurs, déplore la Capeb Haute-Saône

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le secteur du bâtiment. À compter du 1er mars 2025, la TVA sur l'installation des chaudières à très haute performance énergétique (THPE) passera de 10 % à 20 %. Une décision actée dans la Loi de Finances 2025 qui inquiète fortement les professionnels du chauffage, mais aussi les consommateurs. Julien Faure, président de la Capeb (syndicat patronal de l'artisanat du bâtiment Haute-Saône), ne cache pas son inquiétude dans un communiqué du 18 février.

La police nationale en mission séduction à Planoise

Dans le cadre de la grande campagne de recrutement de policiers adjoints pour le département du Doubs, la Direction interdépartementale de la police nationale 25 a organisé, en partenariat avec France Travail, une rencontre avec des potentiels candidats dans les locaux de l’organisme situé dans le quartier de Planoise à Besançon ce mardi 18 février 2025. 

Consommation des jeunes en BFC : des achats qui ne suivent pas toujours leurs convictions

Chaque année, le Teenage Lab de Pixpay dresse un état des lieux des habitudes de consommation des 10-18 ans en France. Pour cette cinquième édition, les résultats publiés mardi 18 février 2025 révèlent des tendances marquantes : une hausse des dépenses, une adoption massive du paiement mobile et des comportements paradoxaux entre conscience écologique et attrait pour la fast fashion et le numérique. Focus sur les adolescents de Bourgogne-Franche-Comté et leur rapport à l’argent.

Open Business 2025 : un cycle de conférences pour éclairer les dirigeants sur les défis de demain

L’édition 2025 du cycle de conférences Open Business, organisé par la CCI Saône-Doubs, se veut un rendez-vous incontournable pour les chef(fe)s d’entreprise et les acteurs économiques de la région. Avec sa programmation et des intervenants de renom, ces rencontres visent à décrypter les grandes mutations qui façonnent notre époque.

Rencontrer son partenaire : au diable les applis et vive les célibataires sérieux !

PUBLI-INFO • Depuis quelque, temps déjà, les applications de rencontre n'ont plus le vent en poupe. On peut le comprendre puisque, sur internet, rien n'est plus simple que de se cacher derrière un profil alléchant et une photo qui fait rêver. Chez "Coup de coeur, rien de tel ! Avec Stéphanie Bergey, l'authenticité est au rendez-vous !

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.72
couvert
le 21/02 à 21h00
Vent
1.76 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
86 %