L'appli Agricivis, une première en France, "a vocation à être utilisée aussi bien par les 3.000 viticulteurs que les autres agriculteurs du département" et au-delà, dans les régions qui voudront l'adopter ou la décliner, a indiqué à l'AFP Marc Sangoy, élu à la chambre d'agriculture. "Depuis deux ans, j'informe par SMS chaque riverain de mes propriétés des travaux agricoles réalisés à côté de chez eux, y compris lorsque je passe un traitement non chimique de soufre ou de cuivre, car mes parcelles bio sont proches des maisons", explique ce viticulteur qui exploite 25 hectares dans l'appellation Macon-Lugny.
Une application qui géolocalise les parcelles
"Ça se passe bien et les riverains apprécient", dit-il. Mais tous les agriculteurs ne prennent pas le temps de communiquer individuellement avec chaque voisin, et les préjugés, malentendus et incompréhensions s'accumulent dans un climat ou "personne ne fait plus confiance à personne". "On voit même des gens se boucher le nez lorsqu'un tracteur est en train de rogner (tailler) les vignes!" par incompréhension de la nature du travail réalisé, ajoute-t-il.
Depuis le décret du 27 décembre 2019 imposant des zones de non traitement de produits phytosanitaires (ZNT) autour des bâtiments, les relations de voisinage se sont parfois tendues, même si de nombreuses chartes départementales ont vu le jour pour établir des règles communes. "Avec l'appli qui géolocalise mes parcelles, je coche une case sur la nature du travail effectué, la date, et les riverains qui l'ont téléchargée sont au courant en temps réel", explique le viticulteur.
Des épisodes météo peuvent aussi être signalés (grêle ou crue) ainsi que des épidémies animales, sur cette appli développée par la société SafyCity et téléchargeable sur Google Play et App store.
Autre utilisation: prévenir de la tenue de vendanges de nuit qui se multiplient pour lutter contre le réchauffement climatique, afin d'éviter une fermentation trop rapide du raisin tout juste coupé. "De mémoire, la seule année où nous avions vendangé de nuit, c'était en 2003, l'année de la grande sécheresse, mais depuis quatre ou cinq ans, la vendange de nuit devient plus systématique", dit M. Sangoy. Ce qui inquiète certains riverains, persuadés que les viticulteurs ont des choses à cacher.
(Source AFP)