Lors d'une conférence de presse lundi, la Conférence des évêques suisses, la Conférence centrale catholique romaine de Suisse, ainsi que la Conférence des unions des ordres et des autres communautés de vie consacrée en Suisse, ont indiqué avoir confié à l'université de Zurich le mandat d'étudier ces agressions.
"Il est nécessaire de mettre en lumière les crimes du passé commis au sein de l'Église catholique romaine. Il faut en tirer les leçons et tout mettre en oeuvre pour qu'aucune injustice ne puisse plus se produire", a indiqué Mgr Joseph Maria Bonnemain, évêque de Coire et responsable à la Conférence des évêques suisses de la Commission d'experts intitulée "Abus sexuels dans le contexte ecclésial".
"Les instances dirigeantes ont le devoir de tirer les leçons du passé et de tout mettre en oeuvre pour que les personnes soient suffisamment protégées dans leur dignité et leur intégrité sexuelle", a-t-il souligné, dans son discours mis en ligne.
Afin que le projet puisse être mis en oeuvre, l'Eglise entend garantir à l'équipe de projet "un libre accès aux dossiers et aux archives". Leurs conclusions sont attendues à l'automne 2023.
Le rapport devra préciser dans quelle mesure les institutions de l'Église catholique auront soutenu l'équipe de recherche dans la collecte d'informations et l'accès aux archives, aux dossiers et aux témoins. Ce projet d'une année "pose les bases pour des futurs projets de recherche sur l'histoire des violences sexuelles commises en Suisse par des membres du clergé catholique, des employés de l'Église et les religieux depuis le milieu du 20ème siècle", est-il indiqué sur le site en ligne présentant les objectifs de l'étude historique.
"L'accent est mis sur les structures qui ont permis les abus sexuels de mineurs et d'adultes et qui ont rendu difficiles leur mise à jour et leur sanction", est-il précisé.
Aucune personne anonymisée
Les personnes publiques telles que les évêques, leurs auxiliaires et les abbés ainsi que les titulaires de postes de direction ecclésiastique ne seront pas anonymisés.
"L'étude (...) et ses résultats devraient poser les jalons pour une Église catholique romaine libérée de la peur", a souligné Mgr Joseph Maria Bonnemain. "Cela présuppose que l'Église devienne une organisation apprenante, prête à reconnaître ses propres erreurs et à modifier les structures existantes qui ont permis ou favorisé les crimes et leur dissimulation", a-t-il relevé.
(Source AFP)