En première instance, Bernard Demougeot avait été reconnu coupable de "violences volontaires avec arme et injures racistes" et condamné à cinq ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis, par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Il avait fait appel.
La cour, qui a suivi les réquisitions du ministère public, a estimé que M. Demougeot pourrait exécuter à domicile, sous bracelet électronique, la partie d'emprisonnement ferme prévue par sa condamnation. "C'est une peine significative qui marque la gravité des faits", a souligné l'avocat de la victime, Me Jérôme Pichoff, après l'énoncé de la décision.
Son client, Adil Sefrioui, 42 ans, a été totalement relaxé des poursuites de "violences légères" et d'"injures" pour lesquelles il était poursuivi. "Poursuivre quelqu'un qui a fait l'objet d'une quasi tentative de meurtre, ce n'était pas normal", a estimé Me Pichoff, "content" que rien ne soit finalement reproché à M. Sefrioui, réhabilité dans son statut de victime.
Le 21 avril à Dole (Jura), les époux Sefrioui sont chez eux lorsqu'ils aperçoivent un homme qui semble prendre des photos de leurs enfants dans le jardin. Suspicieux, le couple cherche à obtenir des explications. Une altercation s'ensuit.
Une scène diffusée sur les réseaux sociaux
"Approche sale bicot, (...) tiens amène-toi devant la bagnole", lance le retraité qui remonte ensuite dans sa voiture et semble partir. Mais il fait demi-tour et fonce sur M. Sefrioui, projeté sur le capot alors que le véhicule s'arrête en défonçant la palissade du jardin de la famille où se trouvent les enfants du couple. Mme Sefrioui filme une partie de la scène glaçante qu'elle diffusera ensuite sur les réseaux sociaux et qui a été visionnée lors de l'audience en appel, le mois dernier.
Lors du procès, Adil Sefrioui s'était dit encore hanté par la scène, alors qu'il a souffert de plusieurs fractures: "L'impact, boum, les cris des petits... Moi je me suis envolé sur la voiture". "Ce dossier, c'est un homme raciste qui fonce sur un homme, maghrébin, pour au mieux le blesser, au pire le tuer", avait plaidé Me Pichoff.
(Source AFP)