Indifférent aux bruits du monde, Sergueï Nikolaïévitch, savant russe, astronome, scrute le ciel profond. Autour de lui s’affaire une famille angoissée par la guerre qui sévit dans la vallée. D’autant que certains de ses enfants combattent là-bas…
Vers les étoiles est précédé de fragments de textes d’Andréïev, Méditations au jardin zoologique, qui éclairent cette citation de Gorki : « Andreïev était possédé par le talent. Viscéralement. Son intuition était d’une finesse inouïe. Pour tout ce qui touche aux contradictions de l’âme humaine, aux fermentations de l’instinct, il était d’une effrayante perspicacité.»
Andreïev est un grand auteur russe, très peu connu. Il m’est arrivé par mon professeur de théâtre, Yorgos Sévasticoglou, qui avait passé quinze ans au théâtre d’art de Moscou et qui avait lui-même traduit en français certaines de ses pièces. Je gardais en moi le désir de faire un jour mieux connaître ce nouvelliste, dramaturge, peintre et pionnier de la photo couleur, anti-tsariste, anti-bolchevique et... profondément humain. Le théâtre d’Andreïev ressemble à celui de Tchekhov son contemporain, mais moins enfermé dans les codes du naturalisme. C’est donc à un auteur avant tout humaniste et poète que nous nous confrontons aujourd’hui.
Patrick Melior