Il y a 30 ans disparaissait l’abbé Charrière à Besançon : un hommage et une conférence le 30 septembre aux Chaprais

Qui était l’abbé Charrière décédé au centre de retraite diocésain le 30 septembre 1994 ? À l’occasion des 30 ans de sa mort, le collectif Histoire des Chaprais organisé un hommage commémoratif le 30 septembre au matin puis une conférence l’après-midi à Besançon. En attendant, quelques éléments sur cet homme, résistant, directeur de presse, aumônier des scouts des France ou encore auteur de nombreux ouvrages…

© Collectif Histoire des Chaprais

Tout à la fois un abbé habitant les Chaprais ;  un Résistant, sous l’Occupation, dans la vallée de la Loue ; le directeur d’un hebdomadaire, Cité fraternelle, aujourd’hui disparu ; un écrivain auteur de livres pour la jeunesse ; mais aussi un excellent pêcheur de truites !

Jacques, Camille, Joseph Charrière est né le 7 janvier 1912, à Besançon. Il est l’aîné de quatre enfants. Leur père, Louis Charrière est médecin, il a 31 ans. Leur mère, Marie Cornet, fille de médecin elle aussi, est alors âgée de 22 ans. Mariés en 1909, ils vont habiter la maison construite en 1906 par le père de Marie Cornet, au 9 rue de la Cassotte : le père étant décédé dès 1908 et la mère l’année du mariage de sa fille.

Jacques effectue ses études au lycée Victor Hugo où il rencontre un aumônier célèbre, l’abbé Flory. C’est ce dernier qui, semble-t-il, convainc Jacques Charrière après des études d’Histoire de se dévouer au sacerdoce. Il effectue ses études aux Carmes à Paris où il retrouve un ancien élève du lycée Victor Hugo, l’abbé Garneret.

Mobilisé sur la Somme comme officier lors de la seconde guerre mondiale, au 60° RI, il est le seul des 17 officiers de ce régiment à ne pas avoir été tué, blessé, ou fait prisonnier. Il est ordonné prêtre le 4 avril 1942 et rejoint Besançon au mois de juillet pour devenir professeur au collège Saint-Joseph. Il fait alors la rencontre du colonel Maurin responsable de la résistance en Franche-Comté qui le charge de la résistance dans le secteur Loue-Lison et devient ainsi, sous pseudonyme, le lieutenant Jean Valbert, adjoint de Just Bérion, directeur décolla la retraite, chef de bataillon.

Après la dissolution de son maquis il intègre la 1ère armée française et participe au combat de la Libération du Nord la Franche-Comté et de l’Alsace. À la demande de Mgr Dubourg, il devient rapidement le directeur d’un nouvel hebdomadaire chrétien : Cité Fraternelle dont le premier numéro paraît le 26 novembre 1944 sous la direction de Maître Billey, président du comité départemental de Libération du Doubs, et président diocésain de l’union des catholiques.

Mais à la suite des élections du mois d’octobre 1945, Maître Billey est poussé à la démission pour ne pas avoir soutenu le nouveau parti politique situé au centre, modéré, le MRP (Mouvement Républicain Populaire créé en 1944 et disparu en 1967).

Dès 1947 il est aumônier des Scouts de France en Franche-Comté et rédige sous son pseudonyme de Résistant : Jean Valbert, quatre romans pour la jeunesse et les scouts.

Ces romans, pour certains, toujours édités aujourd’hui, sont publiés dans la collection Signe de piste. Leurs titres ? Le Grand Jeu en 1952 ; Les compagnons de la Loue en 1954 ; Matricule 512 en 1958 ; Echec au roi en 1971. Il écrit également des articles dans la revue Barbizier de l’association Le Folklore Comtois fondée par son ami, l’abbé Garneret.

Jacques Charrière devient l’âme du journal Cité Fraternelle jusqu’à sa disparition à la fin de l’année 1967. À tel point qu’il va engager ses deniers personnels dans cette aventure afin de renflouer ce journal déficitaire. Il contracte un emprunt personnel, en 1963, auprès d’une banque pour la somme de 1 million de francs et se porte caution pour un autre de près de 3 millions. Cela ne suffit pas à sauver ce journal qui disparaît à la fin de l’année 1967.

L’abbé Jacques Charrière est aussi un grand passionné de pêche. Une tante habite à Ornans, une maison incluse dans l’agrandissement du musée Courbet actuel. Il y passe une partie des vacances de sa jeunesse et revient régulièrement pêcher la truite dans la Loue.

En 1982, Jacques Charrière prend sa retraite et rejoint le centre diocésain où il décède le 30 septembre 1994. Fidèle à sa ville, il repose au cimetière des Chaprais de Besançon.

© Collectif Histoire des Chaprais

(Communiqué du collectif Histoire des Chaprais)

Infos pratiques

En sa mémoire, un recueillement est organisé par le Collectif Histoire des Chaprais, le lundi 30 septembre 2024, à 11 heures. Le rendez-vous est fixé à l’entrée du cimetière des Chaprais, rue de l’Eglise.

Le 30 septembre également l’après-midi, le Collectif Histoire des Chaprais, organise à 15h une conférence sur l’abbé Charrière.

Intervenants : M. Joseph Pinard, historien : présentation de l’abbé Charrière ; M. Dominique Lambert, historien, auteur d’une thèse de doctorat concernant hebdomadaire Cité Fraternelle ; M. Claude Hugel, président de Pays d’Ornans Patrimoine : la jeunesse de l’abbé à Ornans et ses actions de Résistance.

Quitter la version mobile