De Fer et de Pierre

Cédric Gyger commence la photographie en CM2 avec un appareil plastique 4×4 à flash bulbe lors d’une escapade à Paris avec l’école. S’en suit une folle aventure autour de l’image avec des compacts et autres Kodak Ektralite jusqu’à l’utilisation d’un reflex offert par son père vers ses 14 ans. Bac et DUT en poche, il entre dans l’industrie comme dessinateur. Il commence à s’intéresser aux ruines industrielles au milieu des années 90, désolé par la violence de la vitesse du passage de ces sites de l’activité à la désuétude, par ses conséquences sociales. Fasciné, il accumule des négatifs argentiques et des archives numériques de ces monuments d’architecture à l’abandon.

©

Le titre s’impose facilement : il y a autant d’usines en pierre et terre cuite que de structures métallique.
Les premiers bâtiments industriels sont construits fin XVIIIe-début XIXe pendant la première révolution industrielle qui a eu lieu principalement en Grande-Bretagne de 1760 à 1830. Mais aujourd’hui, lorsque nous parlons d’architecture industrielle, nous faisons référence principalement aux bâtiments qui ont émergé lors de la deuxième révolution industrielle, fin XIXe-début XXe. Ce nouveau style d’architecture est construit autour des besoins de transformation des matières premières en produits finis le plus efficacement possible. Les processus de production et les flux de travail individuels ainsi que les préoccupations de sécurité des travailleurs sont prix en compte.

Le reflux de l’activité industrielle par l’irruption des nouvelles technologies et la mondialisation des modes de production a entraîné la désaffection de nombre d’infrastructures aujourd’hui devenues en « grandes machines inutiles », pour reprendre la formule de l’architecte Stefano Boeri. Les friches portent en creux des questions économiques, sociales, politiques et urbanistiques, et s’offrent comme un indice patent de mutations en cours, une invitation à l’incrémentation réussie des restes du passé avec des aménagements neufs, un défi en matière de mémoire. Des questions sociétales d’importance se trouvent immédiatement conviées par le traitement photographique. Mais d’autres approches sont possibles avec l’appréhension d’un paysage en devenir, la requalification des lieux, le renouvellement des usages, comme à Kolín en République Tchèque, où le bâtiment du moulin sera intégré à un nouvel espace de logements ou encore Völklingen où cette infrastructure classée au Patrimoine mondiale de l’UNESCO, est un centre culturel historique.

Lundi, mardi, et jeudi 8h30-12h30 et 13h30-17h
Mercredi 8h30-12h30 et 13h30-17h30
Vendredi 8h30-12h30 et 13h30-16h

Maison de l’architecture de Franche-Comté
2 rue de Pontarlier
25000 Besançon
0381834060
contact@maisondelarchi-fc.fr

Quitter la version mobile