Ce soir, Scream, dont le sujet principal sont les dramatiques conséquences des essais nucléaires soviétiques au Kazakhstan, sera projeté en présence du réalisateur Kenzhebek Shaikakov. Il présentera lors de cette première européenne. André Ivanov, directeur du festival du film du Kazakhstan en France, francophone et francophile, sera également présent (il avait été choisi par le président de la République du Kazakhstan pour être le traducteur officiel du président Macron lors de sa dernière visite récente au Kazakhstan.)
Kenzhebek Shaikakov est ne? a? Aktobe, au Kazakhstan, en 1977. Il e?tudie a? l'Institut du the?a?tre et du cine?ma T. Zhurgenova et obtient un diplo?me de the?a?tre et d'acteur de cine?ma. Il travaille aussi comme journaliste, re?dacteur et re?alisateur pour la te?le?vision kazakhe. Son premier long me?trage, Tent, en 2014, est invite? aux Asia Pacific Screen Awards. Il est e?galement acteur. Scream est son deuxie?me long me?trage de fiction.
André Ivanov a apporté les tableaux du peintre Karipbek Kuyukov, victime des essais nucléaires et qui peint avec sa bouche. À noter également la présence de Gulnara Abikeyeva, présidente des critiques de cinéma du Kazakhstan, directrice artistique du Festival Eurasia, membre du Netpac, et de la productrice Kazakh Katerina Tarbo-Ignatenko.
Pour faire suite à la forte présence du Kazakhstan au 30e Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul, il sera diffusé le message du peintre Karipbek Kuyukov, dont quatre œuvres seront présentées avant la projection du film Scream ce jeudi soir à 20h30 au cinéma Majestic.
- Qui est Karipbek Kuyukov ?
Karipbek Kuyukov est né en 1968 dans le village d'Egindibulak, situé à 100 km du territoire du polygone de Semipalatinsk. C'est le seul polygone au monde où des gens vivaient durant et après les essais nucléaires. De 1949 à 1989, 470 essais nucléaires, atmosphériques et souterrains, y ont été réalisés.
Les personnes vivant dans les zones peuplées autour du polygone de Semipalatinsk pendant les essais nucléaires atmosphériques ont vu ces fameux "champignons" nucléaires caractéristiques et ont donc été exposées à une irradiation radioactive aiguë.
Karipbek est né sans bras. Ses parents l'ont emmené dans un institut de prothèses à Saint-Pétersbourg. Il n'a jamais réussi à s'habituer aux prothèses, mais a appris à dessiner en tenant un pinceau avec ses pieds ou sa bouche. L'artiste n'a pas de formation spéciale, car il n'a pas été accepté à l'université en raison de l'absence de bras. Karipbek a appris à dessiner par lui-même en étudiant la littérature.
Il a consacré sa vie à la lutte pour un monde sans armes nucléaires, devenant un militant du mouvement international Nevada-Semipalatinsk. Dans son travail artistique, Karipbek promeut les idées de paix, donc on peut souvent voir sur ses tableaux à la fois de beaux paysages de la nature kazakhe et les menaces de prolifération des armes nucléaires. Karipbek consacre une partie des recettes de la vente de ses tableaux au soutien des personnes handicapées.
L'artiste dit : "Ma mission principale sur cette terre est de faire en sorte que des personnes comme moi deviennent les dernières victimes des essais nucléaires.”
Infos pratiques
Scream de Kenzhebek Shaikakov sera diffusés au cinéma Majestic pendant le FICA :
- jeudi 8 février à 20h30 (salle 5)
- Vendredi 9 février à 09h45