"Nous ne portons pas plainte systématiquement, mais lorsque le phénomène perdure et s'accentue, c'est de notre devoir de réagir. Nous prenons des photos et portons plainte au commissariat". Daniel Mourot, directeur du service voirie et déplacements, explique que la Ville de Besançon, lasse de voir le nombre d'affichages sauvages et de tag se multiplier depuis quatre ans environ, porte régulièrement plainte. "Nous avons en charge la propreté de la ville. Je pense que la plupart des Bisontins souhaitent conserver l'image d'une ville où ne pullulent pas les tags et les affichages sauvages surtout sur des panneaux de signalisation. C'est la sécurité qui est en jeu. Au total, 49 plaintes ont été déposées depuis le début de l'année par la municipalité. La justice fait ensuite son travail...".
@BisonTeint @Toufik2Planoise @eyejim cela a d'ailleurs coûté 18 000 euros à la collectivité en 6 mois
— Besançon (@villedebesancon) June 24, 2013
Concernant l'affaire "Toufik de Planoise" le décollage de douze affichettes a nécessité 16 heures de travail soit l'équivalent de 520 euros. Le jeune blogueur antifasciste bisontin, qui s'est illustré pour ses dossiers sur l'extrême droite, reconnait les faits. "J'ai été convoqué il y a une semaine environ au commissariat. On m'a demandé si j'étais l'auteur de ces affichages. J'ai répondu que oui. Autant je comprends que l'on me sanctionne pour l'affichage sur des panneaux de signalisation, autant sur des gouttières, je trouve que ce n'est pas justifié. 520 euros c'est la moitié du budget mensuel de ma famille ! ". Toufik, en colère, estime en filigrane qu'il y a deux poids, deux mesures. Selon lui, on ne s'en prend pas aux partis politiques en période électorale ni aux organisateurs de manifestations, de concerts qui peuvent coller çi et là en toute impunité.
@BisonTeint : à 520€, plus les dommages -intérêts, l'amende, et d'éventuelles anciennes affiches, ça ne va pas durer.
— Toufik de Planoise (@Toufik2Planoise) June 24, 2013
Front de Gauche : "Toufik ne doit pas servir de bouc émissaire..."
Dans son article "affichage sauvage : les « petits » arrangements de la ville de Besançon avec la réalité", il pointe en outre le manque de solutions d'affichage à Besançon. "Si la loi minimale semble respectée (72m² pour toute la ville), l’activisme de tous bords particulièrement présent à Besançon a des besoins hélas bien au-delà de l’offre".
Un argument repris par le Front de Gauche. Dans un communiqué, le parti demande à la ville de Besançon de retirer sa plainte à l'encontre de Toufik de Planoise. "Peu de panneaux d’affichage sont disponibles dans la Boucle et ils sont régulièrement recouverts par de l’affichage commercial. Comment s’étonner, dans ces conditions, que des affiches et des autocollants soient placardés un peu partout dans les rues ? Le Front de Gauche exprime son incompréhension face à cette amende contre le blogueur « Toufik de Planoise », qui ne peut décemment pas servir de bouc émissaire à l’ensemble des collages sauvages effectués dans Besançon..."
Après le Front de Gauche, certains élus socialistes auraient également décidé de soutenir "Toufik de Planoise" et même de le rencontrer pourfaire le point. Reste à savoir si la Ville de Besançon retirera ou non sa plainte...