Affaire Péchier : sa caisse de prévoyance lui réclame le remboursement de 500.000 euros

Publié le 28/07/2020 - 14:11
Mis à jour le 28/07/2020 - 14:11

La caisse de prévoyance du Dr Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 24 empoisonnements dont neuf mortels, lui réclame le remboursement de 500.000 euros d’arrêts maladie qu’elle estime indûment versés, a-t-on appris mardi 28 juillet 2020 auprès de son avocat.

Dr Péchier, le 29 mars 2019  © maCommune.info
Dr Péchier, le 29 mars 2019 © maCommune.info

Depuis sa mise en examen et son placement sous contrôle judiciaire en 2017, le médecin est en arrêt maladie et, à ce titre, sa caisse de prévoyance lui a versé 500.000 euros, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats, Me Lionel Béthune de Moro, confirmant une information du Parisien. Mais la caisse de prévoyance, spécialisée dans le domaine médical, a décidé d'assigner M. Péchier au civil, devant le tribunal judiciaire de Poitiers où l'anesthésiste réside désormais.

"Elle demande le remboursement intégral de la somme, estimant qu'elle a payé à tort depuis trois ans et qu'elle n'aurait pas dû verser cet argent" au motif qu'il a "une interdiction judiciaire de travailler", a précisé l'avocat. Pourtant, selon le conseil, "la caisse de prévoyance a été avisée de la procédure judiciaire dès le départ et elle ne saurait nier avoir été au courant". "Ce médecin, comme tous, a une assurance prévoyance dans le cas où il n'a plus de revenus car il est empêché de travailler", note Me Béthune de Moro. Or, "le Dr Péchier ne travaille pas pour une cause judiciaire, mais aussi médicale", ajoute-t-il, assurant que "l'assurance maladie n'a jamais contesté son arrêt maladie prolongé pour retentissement psychologique".

"J'aimerais savoir dans quelles conditions M. Péchier s'est vu déclarer inapte par un médecin alors qu'il a demandé à plusieurs reprises à pouvoir retravailler", s'interroge pour sa part Me Frédéric Berna, avocat de plusieurs familles de victimes.

Au plus fort de l'épidémie de coronavirus, l'anesthésiste avait demandé le droit d'exercer en tant que régulateur téléphonique, "pour prendre sa part à l'effort de guerre", selon son avocat. Cette demande avait été rejetée par la juge d'instruction.

Pour rappel...

Le Dr Péchier a été mis en examen pour 24 empoisonnements de patients suivis par ses collègues entre 2008 et fin 2016, dont neuf sont décédés. Il est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de ces patients, âgés de 4 à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur et discréditer des collègues des cliniques de Besançon avec lesquels il était en conflit. L'anesthésiste a été maintenu en liberté sous contrôle judiciaire, avec obligation de quitter Besançon et interdiction d'exercer.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

anesthésiste empoisonnement

Affaire Péchier : l’anesthésiste conteste sa mise en examen dans trois cas supposés d’empoisonnement

Les avocats de Frédéric Péchier, médecin-anesthésiste soupçonné de 24 empoisonnements dont neuf mortels mais qui clame son innocence, ont contesté le 9 février dernier à Besançon sa mise en examen dans trois cas. La justice rend sa décision ce mercredi 30 mars 2022.

Tentative de suicide de Frédéric Péchier, l’anesthésiste de Besançon soupçonné de 24 empoisonnements

Frédéric Péchier, anesthésiste de Besançon soupçonné de 24 empoisonnements dont neuf mortels, « a tenté de mettre fin à ses jours » dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2021 ont annoncé ce mardi 5 octobre ses avocats, selon qui « son état est critique » et son « pronostic réservé« .

Affaire Péchier : l’anesthésiste n’a pas “les traits d’un tueur en série” selon une contre-expertise psychiatrique

D’après les conclusions d’un rapport confidentiel publiées par le Journal du Dimanche le 11 avril 2021, la contre-expertise psychiatrique de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné d’avoir empoisonné volontairement 24 patients à Besançon entre 2008 et 2017, ne révèle pas « les traits d’un tueur en série » dans sa personnalité.

Justice

Homicide conjugal : à Besançon, une convention pour améliorer la prise en charge des mineurs

Le procureur de la République Etienne Manteau a présenté ce mercredi 15 janvier 2025 au tribunal judiciaire de Besançon et en compagnie de responsables judiciaires et d’institutions médicales et du Département du Doubs, la nouvelle convention permettant une amélioration de la prise en charge des enfants dans le contexte d’un homicide conjugal. 

Une nouvelle magistrate et un vérificateur installés à la chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté

La chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté a procédé jeudi 9 janvier 2025 à l’installation d’une nouvelle magistrate, Marina Albrecht, lors d’une audience solennelle présidée par Emmanuel Roux, président de la chambre. À cette occasion, un nouveau vérificateur, Fabrice Taillard a prêté le serment exigé pour l’exercice de ses fonctions.

La plainte contre la secrétaire fédérale du Parti socialiste classée sans suite à Besançon

Le 26 décembre dernier, la première secrétaire fédérale du PS avait été placée en garde à vue suite à dépôt de plainte de la part d’un homme de 70 ans qui avait été prélevé de 80 euros. Aucune charge n’a été retenue, la faute étant due à une erreur de saisie informatique, a-t-on appris ce 14 janvier 2025.

Faute médicale à la naissance : l’hôpital Nord Franche-Comté condamné à indemniser un homme handicapé

L'hôpital Nord Franche-Comté (HNFC), implanté près de Belfort, a été condamné à verser près de 1,5 million d'euros à un jeune homme lourdement handicapé depuis une faute médicale survenue lors de sa naissance en 1998, a-t-on appris mardi 7 janvier 2025 auprès du tribunal administratif de Besançon.

À Besançon, deux associations alertent sur le danger des pratiques de stationnements en ville

En 2020, les associations ''Trottoirs libres !'' et ''Association vélo Besançon'' ont saisi la ville de Besançon pour dénoncer les arrêts et stationnements illégaux sur trottoirs et bandes cyclables, en violation du code de la route et de la loi handicap de 2005. Le 17 décembre 2024, la Cour d'appel du Tribunal administratif a rendu son jugement : pas de condamnation pour la ville de Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.89
ciel dégagé
le 18/01 à 09h00
Vent
0.77 m/s
Pression
1030 hPa
Humidité
86 %