"Nous sommes persuadés aujourd'hui que, malheureusement, cette jeune femme est décédée (...)" selon Etienne Manteaux. L'antenne de la police judicaire de Besançon est en train de clôturer ses investigations sur la disparition de Narumi Kurozaki. "Tout ce qui pouvait être fait pour la manifestation de la vérité a été diligenté pendant 2 ans", indique le procureur. Enquêteurs, parquet et juge d'instruction, "nous ne voyons pas ce qui peut-être fait d'autre pour essayer de retrouver le corps et de comprendre ce qui a pu se passer".
Selon les éléments de l'enquête, "la thèse de l'assassinat est plus que jamais celle envisagée" et Nicolas Zepeda Contreras est "plus que jamais le suspect numéro 1" dans cette affaire, précise Etienne Manteaux.
Une demande d'interrogatoire de Nicolas Zepeda au Chili
Un mandat d'arrêt international a été émis à l'encontre du jeune homme, "mais il n'a pas été mis en oeuvre par le Chili", a regretté le procureur.
Dans le cadre de l'entraide pénale des autorités judiciaires chiliennes, dans les semaines à venir, sera délivrée une commission rogatoire internationale où le juge d'instruction va demander à ce qu'elle puisse se déplacer au Chili pour interroger Nicolas Zepeda. "Il y a fort à craindre qu'il ne vienne pas à l'interrogatoire parce que le magistrat instructeur a un mandat d'arrêt contre ce jeune homme", souligne Etienne Manteaux.
Comment va se terminer ce dossier ?
"Il y a suffisamment d'éléments pour qu'on puisse imaginer à terme le renvoi de ce jeune homme devant une cour d'assises pour être jugé sur ces faits. La question est de savoir où ce procès se déroulera à l'issue de ce déplacement du juge d'instruction, si bien sûr le Chili accepte ?" interroge le procureur.
Soit une dénonciation officielle des faits est effectuée aux autorités judiciaires chiliennes pour qu'un procès se déroule au Chili, soit un procès qui se tiendrait en France avec ou sans Nicolas Zepeda : s'il accepte de venir ou s'il est interpellé via le mandat d'arrêt il pourra être présent à son procès. S'il n'y a pas d'extradition de Nicolas Zepeda, un procès sans sa présence par défaut se déroulerait.
"Mais là, on est dans une prospective, ce qui va être très important c'est de savoir quelle va être la réponse des autorités judiciaires chiliennes à la demande du déplacement du magistrat instructeur français au Chili", souligne Etienne Manteaux.
Rappel des faits
Depuis le 4 décembre 2016, Narumi Kurozaki, 21 ans, étudiante japonaise à Besançon, n'a donné aucun signe de vie. La police soupçonne l'ancien petit ami chilien de la jeune femme Nicolas Zepeda Contreras, 26 ans, qui s'est enfui au Chili, d'être l'auteur du crime. Il n'aurait pas supporté que Narumi ait une nouveau petit ami. Malgré d'importantes recherches en forêt de Chaux, notamment vers Dole dans le Jura, le corps de la jeune femme n'a jamais été retrouvé.