Nicolas Zepeda risquait d’être condamné à la perpétuité si le jury ne retenait pas la préméditation mais le reconnaissait comme un ex-concubin de la victime, une circonstance aggravante.
A l'énoncé du verdict de la cour d'assises du Doubs et au terme de quatre heures de délibéré, le jeune homme de 31 ans, à l'encontre duquel avait été requise la réclusion criminelle à perpétuité, est resté figé, semblant abattu.
Lui faisant face, la mère de Narumi l'a observé, la tête légèrement penchée sur le côté, mouchoir à la main et tenant toujours bien serrée dans ses mains la photo de sa fille qu'elle n'avait pas lâchée depuis le début du procès, deux semaines plus tôt.
"L'essentiel est que l'assassinat ait été retenu", a réagi Me Sylvie Galley, avocate de la famille de Narumi Kurosaki.
"Cette peine me paraît très juste et réfléchie", a pour sa part estimé Me Randall Schwerdorffer, avocat du petit ami français de l'étudiante au moment des faits, également partie civile.
Lors du procès "particulièrement fort en émotions", selon les mots du président de la cour Matthieu Husson, Nicolas Zepeda n'a jamais cessé de clamer son innocence.
"Je ne suis pas qui je voudrais, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l'assassin de Narumi", a-t-il encore déclaré, en français, lors de sa dernière prise de parole mardi matin. "Je n'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de la famille de Narumi, j'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de ma propre famille, de ma propre douleur", a ajouté le Chilien, versant quelques larmes.
Lundi, l’avocat général Etienne Manteaux avait requis une peine de réclusion à perpétuité.
La cour, composée du président, ses deux assesseurs ainsi que les six jurés (trois hommes et trois femmes) ont répondu aux questions qui leur ont été posées :
Nicolas Zepeda est-il coupable d'avoir donné volontairement la mort à Narumi Kurosaki ?
Réponse : Oui
Nicolas Zepeda avait-il formé le dessein préalablement de commettre le meurtre ?
Réponse : Oui
Le cour et le jury ont donc condamné Nicolas Zepeda Contreras à une peine de 28 ans de réclusion criminelle et à une peine d'interdiction définitive du territoire français une fois qu'il aura purgé sa peine en France. Il a dix jours pour se pourvoir en appel.