"Nous demandons du respect, sa traduction concrète par un statut, et, plus que tout, que la loi s'applique là où elle est votée", écrivent les sept organisations syndicales des collaborateurs parlementaires (CFTC, CGT, SNCP-FO, Unsa, Solidaires, CFDT et CFE-CGC).
Les représentants des quelque 2.000 collaborateurs de députés rappellent que l'affaire Fillon avait mis en lumière il y a trois ans le travail de ces "petites mains de la République".
Après la condamnation de l'ex-Premier ministre fin juin en première instance dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope, ils soulignent que leur "situation reste précaire et opaque".
Et ce malgré "une loi symbolique" dès l'été 2017 instaurant notamment l'interdiction des emplois familiaux et "un timide accord collectif" en 2018, prévoyant notamment "une fiche de poste, personnalisable mais non obligatoire".
"Les collaborateurs parlementaires font partie des 2% de salariés à ne pas bénéficier d'une convention collective complète. On mesure combien la transparence sur les tâches demandées est encore à achever", affirment les syndicats.
Et de marteler, alors que "certains employeurs pensent pouvoir exercer" une "emprise" sur leurs salariés, que "non, +brumiser les jambes+ de son employeur, garder les enfants de celui-ci ou lui faire ses courses et son ménage personnel ne sont pas les missions d'un collaborateur".
"Ces faits amènent trop souvent à des situations de harcèlement dans notre institution", poursuivent les syndicats. "Si la parole se libère, notamment grâce à la mise en place d'une cellule d'écoute anti-harcèlement" depuis février, "la peur de représailles et le manque d'audace de la part des autorités à l'Assemblée nationale en la matière sont regrettables", poursuivent-ils.
Selon un bilan fin juin, 26 personnes avaient contacté la cellule, dans deux tiers des cas pour des situations présumées de harcèlement moral.
Soulignant que le droit du travail "s'impose" aux députés employeurs et que "les abus abîment le lien de confiance nécessaire entre les citoyens et leurs représentants", les syndicats jugent qu'"il est temps que l'Assemblée nationale reconnaisse l'existence complète des collaborateurs parlementaires": "pas demain, pas à la prochaine législature. Aujourd'hui".
(AFP)