Affaire Daval : plus de 800.000 euros réclamés par la famille d'Alexia

Publié le 23/02/2021 - 08:30
Mis à jour le 23/02/2021 - 08:44

Mise à jour • La famille d’Alexia Daval a réclamé lundi 22 février 2021 devant la cour d’assises de la Haute-Saône plus de 800.000 euros de dommages et intérêts à Jonathann Daval, condamné à 25 ans de réclusion criminelle en novembre pour le meurtre de son épouse. La cour rendra sa décision le 25 mai 2021 à Vesoul.

La famille Fouillot après l'énoncé du verdict à Vesoul le 21 novembre 2020 © TL
La famille Fouillot après l'énoncé du verdict à Vesoul le 21 novembre 2020 © TL

A l'audience, les avocats de Jonathann Daval ont jugé "disproportionnées" les sommes demandées par les parties civiles. Mais pour Me Jean-Hubert Portejoie, avocat des parents, de la soeur et du beau-frère de la victime, "ces demandes, aussi importantes soient-elles, tiennent compte de la médiatisation, de l'accumulation de drames vécus par les parties civiles et de leur liens fusionnels avec Alexia".

"La médiatisation et les mensonges successifs n'entrent pas en compte", a répliqué l'avocat de Jonathann Daval, Me Randall Schwerdorffer pour qui seul le "lien affectif" et "la souffrance de la perte d'un être cher" doivent être indemnisés. On ne peut pas se prévaloir d'un préjudice lié à la médiatisation quand on y a autant participé", a-t-il renchéri, "c'est un choix, personne n'a été obligé de s'exprimer".

Les parents de la jeune femme, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot, ont demandé 365.000 euros, dont 60.000 euros de préjudice professionnel après la vente de leur bar-tabac à Gray.

"Le montant demandé par les parents nous interpelle, habituellement on est autour de 30.000 euros", a plaidé l'une des avocates de Jonathann Daval, Me Ornella Spatafora.

La défense a également jugé excessives les indemnités réclamées par la soeur et le beau-frère d'Alexia, soit 100.000 euros pour chacun d'entre eux et 30.000 euros pour leurs deux enfants, ainsi que celles demandées par une dizaine d'oncles et tantes.

"Le préjudice existe, mais on vous demande de le ramener à de plus justes proportions", ont plaidé Me Spatafora et Me Randall Schwerdorffer, soulignant l'absence de "démonstration" du lien affectif liant la plupart des parties civiles à Alexia.

Mais pour Me Portejoie, "faire croire que les parents d'Alexia tentent de battre monnaie, c'est extrêmement maladroit et faux, ça a choqué les partie civiles"."Chaque drame est différent et chaque partie civile réagit différemment au drame qui la touche", a-t-il relevé

Cette audience sur les intérêts civils est intervenue trois mois après le volet pénal de cette affaire ultra-médiatisée. Ni Jonathann Daval, ni les parties civiles n'étaient présents.

L'informaticien de 36 ans a été condamné le 21 novembre à 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017 à Gray-la-Ville (Haute-Saône), au terme d'une semaine de débats intenses.

Il avait alors été décidé de repousser cette audience qui se tient généralement dans la foulée du verdict. "Aucune somme ne pourra remplacer la perte d'une être aimé" mais "après un volet pénal apaisé, j'espère une décision qui sera apaisante pour l'ensemble des parties", a observé l'avocat général Emmanuel Dupic.

Quant à Jonathann Daval, qui est incarcéré à la maison d'arrêt de Dijon en cellule d'isolement en attendant son transfert en maison centrale, il  "va mieux, il a repris du poids, il a le moral", a confié sa mère sur les marches du tribunal de Vesoul.

(Source AFP)

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