La question des indemnités réclamées par la famille d’Alexia examinée lundi

Affaire Daval • « Justifiées » pour les parties civiles, « disproportionnées » pour la défense : la justice est saisie ce lundi 22 février 2021 à Vesoul de la question des indemnités réclamées par la famille d’Alexia à Jonathann Daval, condamné fin novembre à 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse.

Photo d'archives. Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d'Alexia Daval le 7 décembre 2018 à Besançon © AA ©

La décision sera très vraisemblablement mise en délibéré et rendue "dans plusieurs mois", selon Me Ornella Spatafora, l'une des conseils de Jonathann Daval.

L'informaticien de 36 ans a été condamné le 21 novembre à 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017 à Gray-la-Ville (Haute-Saône), au terme d'une semaine de débats intenses.

Il avait alors été décidé de repousser l'audience civile qui se tient généralement dans la foulée du verdict pour trancher la question de l'indemnisation financière versée par le condamné à la victime ou à ses proches.Mais fin décembre, les sommes réclamées par la famille d'Alexia, qui s'élèvent à plusieurs centaines de milliers d'euros, ont filtré dans la presse et suscité la polémique.

Des chiffres "disproportionnés", selon R. Schwerdorffer.

 Les parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, réclament notamment 360.000 euros pour préjudices d'affection et économique, tandis que Stéphanie et Grégory Gay, la soeur et le beau-frère d'Alexia, demandent 230.000 euros pour eux et leurs deux enfants, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Selon cette source, des oncles et tantes d'Alexia réclament également plusieurs dizaines de milliers d'euros eu total.

"Ces sommes sont bien au-delà de la jurisprudence actuelle", a relevé Me Spatafora. En décembre, Me Randall Schwerdorffer, l'autre avocat de M. Daval, avait jugé ces chiffres "disproportionnés", "entre trois et quatre fois plus" élevés que les "barèmes moyens" dans ces dossiers.

Pour l'avocat des parents d'Alexia, Me Gilles-Jean Portejoie, ils sont au contraire pleinement justifiés : "Les préjudices sont hors norme" en raison notamment "des mensonges" et des "accusations" de M. Daval qui a joué le veuf éploré puis accusé sa belle-famille, a indiqué le conseil à l'AFP.

D'ordinaire "on ne parle jamais" de ces audiences, a noté l'avocat qui s'était montré "surpris" en décembre que ces sommes aient été révélées."Les commentaires sur les réseaux sociaux" reprochant à la famille d'Alexia les sommes réclamées sont "indécents", a renchéri Me Caty Richard, qui représente un oncle et un grand cousin d'Alexia ainsi que leurs épouses. "Ca devient complètement malsain", a-t-elle encore estimé.

(Source AFP)

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