Affaire Daval : la mère d'Alexia à la barre pour "défendre la mémoire de sa fille"

Publié le 18/11/2020 - 18:55
Mis à jour le 18/11/2020 - 18:58

Isabelle Fouillot, la mère d’Alexia Daval a d’emblée prévenu mercredi devant la Cour d’assises de la Haute-Saône qu’elle entendait « défendre la mémoire de sa fille », appelant Jonathann Daval à être « un homme » et à dire « la vérité ». Jean-Pierre Fouillot a réclamé « la peine maximale » à l’encontre de Jonathann Daval  alors que la soeur et le beau-frère d’Alexia ont livré la vison qu’ils avaient du couple.

Isabelle Fouillot au premier jour du procès de Jonathann Daval à Vesoul © TL
Isabelle Fouillot au premier jour du procès de Jonathann Daval à Vesoul © TL

"Je suis là pour Alexia, pour défendre sa mémoire. Trois années se sont écoulées (depuis sa mort, ndlr), (...) elle nous manque tous les jours", a-t-elle déclaré à la barre, la voix brisée par l'émotion.

Les avocats de la défense ont essayé d'instiller l'idée que "c'était la faute d'Alexia" mais "ils ne connaissaient pas Alexia" qui "était tout sauf écrasante", a poursuivi Isabelle Fouillot.

"Je suis là pour rétablir la personne qu'elle était", a-t-elle ajouté, avant de lire une carte écrite par sa fille à Jonathann Daval, dans lequel elle parle de l'accusé comme d'un "être atypique, aussi gentil que diablotin".

"Tu représentes mon ami, mon amant, mon confident (...) Tu m'es indispensable pour faire tourner ma terre", écrivait la jeune femme, dont le corps sans vie a été retrouvé le 30 octobre 2017 dans un bois de Haute-Saône.

"Ça, ce sont les paroles d'une personne agressive, qui fait des crises d'hystérie?", s'est interrogée Mme Fouillot, tandis que son gendre a fondu en larmes à le lecture de la lettre

"Tu as tout détruit, voilà où mène le mensonge", a-t-elle encore lancé à l'adresse de l'accusé avant de l'exhorter : "Toi seul peut nous la dire (la vérité)" même si, après tous les revirements de l'accusé durant l'instruction, "je ne sais pas si je pourrais croire (Jonathann), chaque mot qui sortira de sa bouche, j'ai peur que ce soit un mensonge".

"J'aimerais que, pour une fois, tu sois un homme dans ta vie et que tu prennes tes responsabilités" Isabelle Fouillot, la maman d'Alexia Daval

Évoquant la possibilité d'un divorce, Isabelle Fouillot a enchaîné: "Je pense que tu ne voulais pas. Car tu nous perdais nous, tout l'amour qu'on t'avait apporté". Et d'asséner à propos du désir d'enfant contrarié d'Alexia: "Tu ne voulais pas d'enfant, parce que l'enfant c'est toi".

Dans la matinée, son mari Jean-Pierre avait réclamé "la peine maximale" à l'encontre de Jonathann Daval jugé pour "meurtre sur conjoint" et qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Me Ornella Spatafora, l'une des avocates de l'accusé voit "un couple où ni l'un ni l'autre n'admet que la relation est vouée à l'échec".

La soeur d'Alexia, Stéphanie Gay, 37 ans, a estimé de son côté que sa soeur était "désespérément seule". Seule à la signature de l'achat de la maison du couple, seule dans son parcours de procréation médicalement assistée. "Comme elle se sent seule, elle envoie des SMS. Elle le provoquait pour lui dire: +Rentre, j'ai besoin de toi+", confie-t-elle.

"Mon ressenti personnel, c'est que depuis le mariage, il y a une fuite en avant de l'accusé", a-t-elle poursuivi. Et même si l'on accepte la figure d'une Alexia "dominatrice" décrite par la défense, "est-ce que ça donne le droit de battre, de massacrer, de dissimuler, de mentir? Non, sinon on excuserait toutes les violences conjugales".

Un échange houleux entre Me Schwerdorffer, autre avocat de l'accusé, et Stéphanie Gay a aussi porté sur l'inimitié entre les familles d'Alexia et celle de Jonathann.

Grégory Gay, le beaux-frère d'Alexia, a relève quant à lui  un "paradoxe" entre un Jonathann Daval d'un côté "toujours aux petits soins pour Alexia" devant les autres et de l'autre"totalement absent" du parcours de PMA d'Alexia. "Il en faisait trop" en public, selon lui.

Pendant six mois, Grégory Gay a été accusé par Jonathann Daval d'être le véritable auteur du crime, avant d'être totalement mis hors de cause.
"Un cauchemar", dit-il.

(AFP)

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