Le procès au pénal est bouclé, mais l'affaire Daval se poursuit. Les proches d'Alexia réclament plusieurs centaines de milliers d'euros d'indemnisation à Jonathann, condamné fin novembre à vingt-cinq ans de réclusion pour le meurtre de son épouse, des sommes "justifiées" pour les parties civiles mais que la défense estime "disproportionnées".
- La question des indemnisations financières devrait être tranchée début janvier par la cour d'assises de la Haute-Saône, qui, après avoir condamné le 22 novembre au pénal M. Daval pour le meurtre, en octobre 2017, de la jeune femme, examinera alors le volet civil de ce dossier extrêmement médiatique.
Préjudices moral et économique, frais d'obsèques…
Les parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, estiment à 150.000 euros chacun leur préjudice moral, auxquels s'ajoutent 60.000 euros de préjudice économique pour la vente prématurée en 2019 de leur bar-PMU à Gray (Haute-Saône), soit un total de 360.000 euros, ont indiqué à l'Agence France-Presse maîtres Gilles-Jean Portejoie et Randall Schwerdorffer, respectivement avocat des Fouillot et de Jonathann Daval, confirmant des informations du quotidien régional L'Est républicain.
Selon maître Schwerdorffer, les parents d'Alexia demandent également 5.000 euros pour les frais d'obsèques de la jeune femme. Par ailleurs, "de 15.000 à 20.000 euros" sont également réclamés à son client par la quinzaine d'autres parties civiles, selon le conseil. En outre, Grégory et Stéphanie Gay, le beau-frère et la sœur d'Alexia, demandent respectivement 75.000 et 100.000 euros pour le préjudice moral, selon Le Figaro.
"Je suis surpris que ces chiffres soient évoqués publiquement, la procédure sur intérêts civils ne donne qu'exceptionnellement lieu à communication", a réagi maître Portejoie, pour qui ces sommes sont "justifiées". "Elles correspondent à des préjudices tout à fait exceptionnels compte tenu de la nature de l'affaire", a-t-il fait valoir. Maître Schwerdorffer juge, quant à lui, ces chiffres "disproportionnés", "entre trois et quatre fois plus" élevés que les "barèmes moyens" dans ce genre de dossiers.
Les parties civiles invoquent "le caractère exceptionnel de l'affaire, notamment la médiatisation" extrême du dossier et les accusations portées pendant plusieurs mois par Jonathann Daval contre sa belle-famille, notamment son beau-frère Grégory Gay qu'il a un temps accusé d'avoir tué Alexia. "Cette médiatisation n'était pas imposée (…), la famille d'Alexia a choisi de s'exprimer très abondamment dans la presse, notamment au moment du procès", a estimé maître Schwerdorffer. Quant aux accusations de son client contre sa belle-famille, elles n'entrent pas dans le calcul des indemnisations, qui ne portent que "sur les conséquences directes de l'homicide" et non sur les "difficultés de l'instruction", marquée par les multiples revirements de Jonathann Daval, a balayé l'avocat.
(Source AFP)