"Une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation ou guet-apens (assassinat) a été ouverte ce jour et confiée à un juge d'instruction du pôle criminel du tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône", précise le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Patrice Guigon, en ajoutant que l'adolescent a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt.
Pas "d'abolition du discernement du suspect"
Le jeune garçon a été incarcéré dans un établissement disposant d'un quartier pour mineurs et d'une unité sanitaire psychiatrique, selon le magistrat. Un peu plus tôt, le procureur de la République de Mâcon, Éric Jallet, initialement saisi du dossier et qui avait indiqué la veille que la victime était âgée de 14 ans, avait annoncé que l'expertise psychiatrique du suspect avait conclu "à une altération importante du discernement, sans abolition, le rendant accessible à ce stade à une sanction pénale".
Jeudi au petit matin à Clessé, le corps de l'adolescente, présentant de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou, a été découvert sur la voie publique près de la mairie et de son ancienne école primaire de ce village viticole.
Les soupçons des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Dijon se sont rapidement orientés vers son petit ami, qui a été interpellé dans la matinée au collège de Lugny, où la victime était également scolarisée. Placé en garde à vue pour assassinat, le collégien a rapidement confirmé avoir commis les faits, avait indiqué jeudi lors d'une conférence de presse le procureur Éric Jallet.
Celui-ci s'est dessaisi vendredi de l'enquête au profit du pôle criminel du tribunal de Chalon-sur-Saône. Contrairement à sa garde à vue, lors de son défèrement devant le juge d'instruction le jeune garçon "a souhaité garder le silence", a indiqué M. Guigon.
Cette affaire a provoqué un vif émoi dans ce village de 850 habitants situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Mâcon. "C'est un jour horrible", avait déclaré à la presse le maire de Clessé, Jean-Pierre Chervier.
Dépourvu d'antécédents judiciaires, le suspect risque en tant que mineur une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat.
(SOURCE AFP)