Accident à La Vrine : l’attitude du conducteur de l’Audi pointée du doigt par le procureur

Publié le 13/09/2024 - 18:51
Mis à jour le 13/09/2024 - 18:51

Le procureur de la République Étienne Manteaux est revenu ce vendredi 13 septembre 2024 sur les conditions de l’accident survenu le 7 septembre 2024 à l’intersection entre la RN 57 et la RD 48 à La Vrine dans le Haut-Doubs dans lequel un homme de 70 ans a perdu la vie. Pour le procureur, c’est " la succession d’imprudences" et "l’attitude du conducteur" de l’Audi RS6 "qui expliquent la survenance de cet accident". 

 © Élodie R.
© Élodie R.

Avant de percuter la Renault Dacia de l’homme de 70 ans, décédé dans l’accident et qui venait de s’engager sur la RN57, le conducteur de l’Audi âgé de 25 ans a été vu juste avant en train de dépasser quatre autres véhicules à une vitesse excessive. Auditionnés, les conducteurs des voitures dépassées ont parlé d’une vitesse de 130/140 km/h. Tous ont d’ailleurs eu la même impression qu’il allait "arriver un malheur" a rapporté Étienne Manteaux. 

L’Audi a toutefois ralenti au niveau du radar de contrôle placé avant le lieu de l’accident puisqu’aucune infraction n’a été révélée. Le conducteur a expliqué aux enquêteurs avoir connaissance de ce radar et a déclaré durant sa garde à vue ne pas avoir l’impression de réaccélérer ensuite. Il a été entendu brièvement par les enquêteurs après être rapidement sorti de l’hôpital. L’homme a été "peu blessé" d’après le procureur, protégé en grande partie par son véhicule haut de gamme. Dans ce type d’accident "c’est d’ailleurs souvent le véhicule percuté qui subit le plus de dégât" a ajouté Étienne Manteaux. 

Un moteur débridé atteignant les 700 chevaux

Le conducteur de 25 ans a toutefois été vu sur les images de vidéo surveillance en train d’effectuer un freinage d’urgence laissant présager une vitesse largement excessive. Son véhicule immatriculé en Suède, rendant de ce fait la verbalisation impossible par des radars français, a été acheté dans ce même pays. Le moteur a quant à lui été débridé par un garagiste français pour atteindre une puissance totale de 700 chevaux rendant de ce fait l’utilisation possible du véhicule uniquement sur circuit privé. 

L’homme a été déferré au parquet et placé en détention dans l’attente de son jugement prévu le 6 novembre prochain. Cela permettra notamment au parquet de mener une analyse plus fine du calculateur de l’Audi RS6 afin de connaître précisément la vitesse enregistrée lors du freinage d’urgence. "Nous disposerons de ces données pour l’audience" a assuré Etienne Manteaux. Par ailleurs un examen médical à un mois de l’accident sera également mené sur le second passager du véhicule Dacia, âgé de plus de 60 ans afin de connaitre les blessures précises et les séquelles éventuelles. 

Déjà connu des services de police

Le conducteur de l’Audi est déjà connu des services de police et a été condamné à cinq reprises pour des affaires de violence, refus d’obtempérer, conduite malgré un solde de points nul et dégradations d’édifice religieux (croix de Lorraine sur des Mosquées). Vivant à Pontarlier, l’homme a été décrit par le procureur comme "un individu qui était manifestement dans une sorte de toute-puissance : travaillant en Suisse comme chauffagiste et qui n’obéissait qu’à ses propres règles". 

Il a été convoqué par le tribunal pour quatre délits différents dont homicide involontaire aggravé par deux circonstances celle de circuler avec un véhicule plus homologué (modification moteur) et à une vitesse excessive, estimée par le parquet à plus de 50 km/h au-dessus de la vitesse réglementaire. 

"Ce n’est pas la fatalité qui a entrainé le décès de cet homme à ce carrefour de La Vrine mais c’est un cumul d’infractions qui ont amené cet homme à percuter la voiture du défunt" a conclu le procureur de la République. 

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