Si l’autodérision employée par les membres de l’AVB dans leur lettre ouverte publiée sous forme de "mea culpa" a de quoi faire sourire, les faits qu’elles relatent ont plutôt tendance à faire rire jaune. Alors qu’elle rappelle avoir écrit au Département et organisée une vélorution quand elle avait appris que celui-ci ne prévoyait initialement pas d’aménagement cyclable sur la partie de la rue de Vesoul qui allait être reconstruite suite à l’effondrement karstique, l’association se confond en excuses d’avoir finalement osé faire une telle demande à la vue du résultat final.
Pour les membres d’AVB le principal problème est d’avoir opté pour des pistes bidirectionnels qu’ils jugent "moins adaptées" et qui provoquent notamment beaucoup de conflits avec les autres usagers de la route : absence de continuité, partage de trottoirs, de passage piétons etc. "Il aura suffi de moins de trois jours avant la réouverture à la circulation pour que déjà nous recevions les premiers retours de cyclistes décontenancés" écrit AVB.
"Pas un itinéraire ne fonctionne"
Décrivant des itinéraires impossibles ponctués de passages à angles droits, de deux traversées de la rue de Vesoul ou encore de devoir éviter les piétons présents, le constat d’AVB est sans appel : "nous pourrions décrire tous les itinéraires possibles via cet aménagement : pas un ne fonctionne".
L’aménagement n’étant pas encore complètement terminé (signalisation en cours notamment), on ose supposer que les problèmes pointés du doigt seront d’ici là réglés. Mais du côté de l’association, le mal est déjà fait : "le problème d’entrée et de sortie dans l’aménagement cyclable restera le même" nous précise-t-on.
Alors par cette lettre, AVB a surtout souhaité exprimer un "ras-le-bol" de ce type d’aménagement mal étudié alors même qu’elle dit avoir "alerté sur la non-pertinence" de celui-ci "mais nos recommandations n’ont, comme souvent, pas été prises au sérieux" déplore l’association.
Alors est-ce qu’il aurait mieux valu ne rien faire ? L’un des membres nous a confié "on s’est posé la question entre nous en se demandant si finalement de simples bandes cyclables, qui ne sont pourtant pas l’idéal, n’auraient finalement pas été moins dangereux…".
Le constat est amer alors même que "les enjeux sont pourtant cruciaux. C’est la ville et les modes de déplacement de demain qui s’écrivent au fil de ces rénovations de voirie" rappelle l’association. Mais selon AVB pour le haut de la rue de Vesoul "c’est loupé pour les 25 prochaines années".