Le 30 janvier, le septuagénaire accompagnait sa belle-fille et son petit-fils à un rendez-vous médical, quand il a agressé le médecin généraliste qui refusait de le prendre avec du retard, le poussant au sol.
Ces faits sont survenus devant des témoins et ont entrainé une incapacité totale de travail de 7 jours au médecin traitant. Le prévenu, lui, nie les faits et assure ne pas avoir agressé le médecin. Pleurant à chaudes larmes une partie du procès, il s'émeut entre deux sanglots : "Tout ça pour une petite piqûre qui aurait pris deux minute".
Le procureur de la République, Paul-Édouard Lallois, avait requis quatre mois de prison avec sursis. "Il n'est pas question que ce monsieur serve d'exemple (...) Mais il n'est pas acceptable que l'on s'habitue à toutes les petites violences de la vie quotidienne ni que l'on trouve cela normal", a-t-il martelé. L'avocate du prévenu, Me Rosa Kupper, a elle déclaré "avoir l'impression qu'au contraire, on veut faire de cet homme un exemple".
Outre le stage de citoyenneté, le sexagénaire a été déclaré inéligible pour deux ans et ne doit pas s'approcher du cabinet médical pendant la même période.
"Ce jugement est un mauvais exemple"
Entouré d'une vingtaine de médecins en blouse blanche venus le soutenir, la victime, le Dr Baris Cecen baisse la tête. "Ridicule", "n'importe quoi" les commentaires ont fusé à travers la salle en sortant de la salle au sujet du délibéré.
En deux ans dans cette commune, le médecin a été agressé deux fois, et sa secrétaire une fois également. "Ce jugement est un mauvais exemple. Il montre qu'on peut agresser un médecin en toute impunité. Il faudra que l'un de nous se fasse poignarder ou tuer pour que cela bouge", a-t-il commenté, très déçu de l'issue du procès.
Le maire d'Audincourt et ancien sénateur (PS) Martial Bourquin a déclaré à l'AFP trouver le jugement "très clément". "Il aurait fallu une peine plus exemplaire", a-t-il estimé. "Un stage, ce n'est vraiment pas grand chose. Si on continue à ne pas prendre en compte cette violence vis-à-vis des personnels soignants, on risque de le regretter très cher."
Le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé le même jour, le 30 janvier, sa volonté de faire "payer" les patients qui n'honorent pas leur rendez-vous.
(AFP)