Dans une salle bondée de plusieurs centaines de personnes, la tête de liste du Rassemblement national, favori des sondages pour le scrutin de juin, s'en est pris au gouvernement et à la Commission européenne qui "oeuvrent à la dépossession et au déclassement du peuple de France". Il a dénoncé une "forme de déclin de la civilisation" et "une frustration de voir que les efforts fournis ne sont pas récompensés comme ils le méritent".
Le patron du RN se rendait sur une terre contrastée : si la sous-préfecture du Doubs, historiquement liée à l'épopée industrielle Peugeot, a porté Jean-Luc Mélenchon en tête de la présidentielle d'il y a deux ans, les communes qui l'entourent ont largement plébiscité Marine Le Pen. C'est d'ailleurs d'un cheveu que le RN a manqué de faire élire un député en 2022, ce qu'il est parvenu à faire sans difficulté dans la circonscription voisine d'Audincourt.
Idem à Belfort, où il doit se rendre sur un marché samedi matin : si l'ancien fief de Jean-Pierre Chevènement, situé à une quinzaine de kilomètres de Montbéliard, résiste toujours au lepénisme, l'extrême droite y a en revanche fait une percée spectaculaire dans les campagnes environnantes.
"Face à la bureaucratie européenne et à la brutalité macroniste, j'appelle à un rassemblement de la France du travail, qui va du patron de PME, du patron de bistrot, de café, de restaurant, l'ouvrier à l'employé en passant par l'intérim, le boulanger ou l'indépendant", a énuméré Jordan Bardella. "Il est temps que la France des forces vives se rassemble dans la défense de ses intérêts pour le bien supérieur de la nation française", a-t-il poursuivi, quelques minutes après avoir décrit une "insécurité pas seulement cantonnée aux banlieues", mais "étendue depuis longtemps aux villes moyennes" et à "nos territoires ruraux et nos villages qui pensaient en être préservés".
Revenant aux fondamentaux lepénistes, Jordan Bardella a encore pointé "l'immigration de masse, légale et clandestine", qui provoque selon lui "partout en France la constitution de poches de communautarisme qui s'étendent en villes entières". Avant de faire applaudir la mesure-totem du RN : "La solidarité nationale doit être réservée aux nationaux : c'est du bon sens".
(Source AFP)