Evoquant un "fléau", le patron des députés Renaissance a ouvert le bal dans la matinée. "Nous avons décidé de faire de ce sujet une priorité", avec le Modem et Horizons, les alliés du camp présidentiel, a expliqué Sylvain Maillard. Le chef de file des macronistes au Palais Bourbon a annoncé la préparation d'une proposition de loi, avec l'objectif de pouvoir l'examiner lors d'une semaine dédiée à des textes d'initiative parlementaire début décembre. Il a appelé les groupes "de l'arc républicain" - soit tous sauf LFI et le Rassemblement national selon la définition qu'en fait Renaissance - à contribuer à cette proposition de loi "transpartisane".
"On a un premier sujet c'est le recensement du phénomène. Nous ne savons pas aujourd'hui s'il y a plus de punaises de lit qu'en 2019", a déploré le député Bruno Studer (Renaissance), auteur d'un texte en 2022 "visant à reconnaître le fléau des punaises de lit".
Le texte en préparation pourrait permettre de reconnaître le problème comme "une question de santé publique", a ajouté son collègue Robin Reda, lui aussi à l'initiative d'un texte sur le sujet en 2021.
"Nous avons perdu six ans", n'a pas tardé à répliquer devant la presse la présidente des députés Insoumis Mathilde Panot, revendiquant d'avoir "lancé l'alerte" en 2017 et rappelant avoir déposé une "proposition de résolution en 2019". Un historique qu'elle a ensuite rappelé lors de la séance de questions au gouvernement, en brandissant une petite fiole contenant des punaises de lit. "Vous m'avez ri au nez, vous n'avez rien fait", a-t-elle lancé à Elisabeth Borne, demandant à nouveau un plan national de prévention et la création d'un "service public de la désinsectisation". Son groupe a d'ailleurs déposé une nouvelle proposition de résolution en ce sens.
"Emballement"
"Sur ce sujet, il ne devrait pas y avoir de clivage", a répliqué la Première ministre, reprochant à Mme Panot son "outrance" et annonçant "une réunion dans les prochains jours avec l'ensemble des ministères concernés", en particulier ceux de la Transition écologique, du Logement et de la Santé.
"Travaillons ensemble, trouvons de solutions ensemble", a ajouté Mme Borne, saluant les travaux de sa majorité "pour trouver des réponses de long terme".
D'autres groupes sont cependant à la manoeuvre. Le groupe socialiste devait ainsi déposer dans la journée une proposition de loi, détaillée dans la matinée par son porte-parole Arthur Delaporte. Ce texte propose d'insérer "dans l'ensemble des contrats d'assurance obligatoires d'habitation une garantie contre les risques résultant d'une infestation aux punaises de lit", a-t-il indiqué, car "beaucoup de personnes renoncent" à agir "face au coût exorbitant du traitement ou traitent mal". Les socialistes proposent aussi d'instaurer "une obligation de veille et de contrôle à l'ensemble des établissements recevant du public".
Face à cette multiplication d'initiatives, "il y a moyen de se mettre d'accord", a jugé le député socialiste, proposant "un groupe de travail pour faire converger ces différentes propositions".
Un député de la majorité a ironisé de son côté, sous couvert d'anonymat, sur "un emballement" de ses collègues. "La loi, ça ne sert pas à grand chose, à part de dire que la représentation nationale s'occupe d'une préoccupation des Français".
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Disparus de la vie quotidienne dans les années 1950, les punaises de lit ont fait leur grand retour depuis une trentaine d'années dans de nombreux pays développés à la faveur de modes de vie de plus en plus nomades, de consommations favorisant l'achat de seconde main et d'une résistance croissante aux insecticides. Ce n'est pas "un motif à une panique générale", a estimé mardi le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, reconnaissant toutefois que "quand vous avez des punaises de lit, c'est l'enfer".
(AFP)