Ce chantier d’un durée de 24 mois se tient à l’emplacement du terrain de baseball, le long du chemin de Montoille. Il se prolonge au nord en bordure des terrains de sport, jusqu’au parking du gymnase de la Malcombe pour permettre la sorte des camions et la pose d’une canalisation d’amenée.
Ce bassin d’orage, d’une capacité de 20.000 m3 est un ouvrage conséquent, soir le plus gros de la ville de Besançon : 100 mètres de long pour 50 mètres de large et une hauteur comprise entre 4 et5 mètres. Il sera entièrement recouvert d’un mètre de terre. Plus de 8.500 m3 de béton et 70.000 m3 de terrassement auront été nécessaires à sa construction. La moitié des déblais sont réutilisés sur site pour remblayer les zones contigües à l’ouvrage.
Un objectif environnemental
L’objectif de cette opération est avant tout environnemental comme l’a déclaré Christophe Lime, vice-président de Grand Besançon Métropole en charge de la gestion de l'eau potable et des eaux fluviales, impact des eaux usées. Il s’agit de protéger le milieu naturel récepteur - le Doubs - des pollutions liées aux rejets d’eaux usées urbaines par temps de pluie.
Le réseau d’assainissement de Besançon est de type unitaire (un réseau unique collectant les eaux usées et les eaux pluviales). En cas d’épisodes pluvieux, il peut y avoir saturation du réseau et déversement direct des eaux polluées au Doubs, via des déversoirs d’orage.
Le bassin a pour but de limiter les déversements au Doubs par temps de pluie, aujourd’hui trop fréquents. Il doit permettre à la collectivité de se rapprocher des objectifs fixés par la règlementation qui impose une limitation des rejets sans traitement au milieu récepteur à une valeur de 5% du flux de pollution annuel transitant par le réseau d’assainissement. « Jusqu’à présent, on était à 8 % », précise Christophe Lime.
Le bassin jouera donc un rôle de tampon en retenant les effluents par temps de pluie tant que le réseau est saturé et en les renvoyant ensuite à la station d’épuration de Port Douvot, à débit contrôlé, après l’épisode pluvieux. Le bassin sera installé en dérivation du réseau d’assainissement.
Les effets attendus :
- La suppression de la moitié des déversements annuels au principal déversoir d’orage de Besançon (qui représente à lui seul 50% des déversements du réseau) ;
- La réduction à 6% des rejets sans traitement, contre 8% actuellement.
Une mise en service prévue en janvier 2023
Engagé depuis mai 2021, le chantier se décompose en plusieurs phases. Le calendrier prévu par Grand Besançon Métropole et Eiffage, entreprise qui a remporté l’appel d’offres :
- Travaux préparatoires : mai 2021
- Terrassement du bassin : juin à octobre 2021
- Construction du bassin et des ouvrages annexes : octobre 2021 à juillet 2022
- Pose des canalisations d’alimentation et de vidange du bassin : juillet à décembre 2022
- Réfections de surface, espaces verts, finitions : octobre à décembre 2022
- Essais et mise en service : janvier 2023
Le retour à la normale pour les usagers du site de la Malcombe et des voies de circulation est envisagé en début 2023.
Une opération à 8,5 millions d’euros
L’opération d’un montant de 8,5 M€ HT est inscrite au Contrat pour une gestion durable des services d’eau potable et d’assainissement et des milieux aquatiques signé avec l’agence de l’eau Rhône- Méditerranée-Corse pour la période 2019-2021.
Dans ce cadre, elle bénéficie des aides financières de l’Agence de l’Eau. Ces aides pourront s’élever jusqu’à 50 % du montant total du projet. L’Agence de l’Eau est un établissement public de l’État qui œuvre pour la protection de l’eau et des milieux. Elle perçoit des taxes sur l’eau payées par tous les usagers et les réinvestit auprès des maîtres d’ouvrages (collectivités, industriels, agriculteurs et associations) selon les priorités inscrites dans son programme "Sauvons l’eau 2019-2024".
Des aides complémentaires du Département du Doubs pourront également venir compléter le dispositif de financement, dans une limite de 10 % de l’assiette subventionnable. Le Département est en effet engagé depuis longtemps dans la gestion des ressources en eau et de l’assainissement. Il soutient notamment les projets locaux visant à renforcer la qualité des équipements et la gestion des services publics dédiés à l’eau potable et à l’assainissement, tout en garantissant une solidarité et une équité entre les territoires afin d’assurer, au final, une gestion durable de la ressource en eau.