"Faites voter dimanche résolument pour Emmanuel Macron (...) Faites-le avec la fierté de ce que nous avons accompli et le désir de voir ce que nous avons accompli se poursuivre", a déclaré le Premier ministre à l'occasion d'un meeting de soutien à Emmanuel Macron, organisé à l'initiative du PS.
Alors qu'il s'apprête à conduire la bataille des législatives pour le Parti socialiste, Bernard Cazeneuve a donné le sentiment de vouloir faire du futur groupe de députés PS un point d'appui pour Emmanuel Macron s'il est élu
président.
"Les socialistes, parce qu'ils ont cette ambition de faire en sorte que l'espérance soit constamment confrontée au réel, ne peuvent pas dire: +élisez un président de la République et faites le pari de son échec. Ils doivent être disponibles pour le faire réussir+", a-t-il dit, prenant clairement ses distances avec Benoît Hamon, davantage sur une posture d'opposant à M. Macron. "Et pour le faire réussir en étant disponible, il faut qu'il soit une force, une force qui dise l'endroit d'où elle parle (...) les valeurs qu'elle porte (...) qui soit fière de son histoire", a-t-il ajouté.
M. Cazeneuve prend ses distances avec Benoît Hamon
Pour M. Cazeneuve, "voter Emmanuel Macron, ça ne veut pas dire que nous soyons d'accord sur tout", même s'il souhaite "du fond du coeur qu'il soit élu". "Il y a bien des sujets sur lesquels nous pourrions exprimer des nuances, des différences et pourquoi pas le dire aussi peut-être des divergences", a-t-il dit, marquant notamment ses distances avec la volonté de M. Macron de réformer le code du travail par ordonnance, et de former une majorité entièrement à sa main. "Il faut dans le rassemblement que chacun vienne avec son apport, avec son histoire, avec sa force", a-t-il dit.
S'il a appelé à "faire battre le coeur "de la République, le Premier ministre a aussi implicitement critiqué Benoît Hamon, en regrettant que la campagne présidentielle n'ait pas davantage permis de vanter le bilan du
quinquennat de François Hollande. "Soyez fiers de ce que nous avons accompli", a-t-il lancé à ses camarades.
Le Premier ministre avait entamé son discours en rappelant le combat de la gauche contre le Front national et les extrêmes."Je ne veux pas que dimanche prochain on élise à la tête de l'Etat un personnalité qui n'aura de cesse de créer la division, la fracturation, et l'abaissement de la société française", a-t-il tonné, critiquant notamment les positions du Front national sur la lutte antiterroriste.
Prenant la parole après M. Cazeneuve, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a une nouvelle fois critiqué le refus de Jean-Luc Mélenchon d'encourager ses électeurs à voter pour M. Macron. "Quand la République est en danger, on ne peut pas faire le choix de la neutralité (...) Il faut dire ce qui est: le ni-ni débouche sur l'abstention et l'abstention débouchera sur la victoire de Madame Le Pen", a-t-il prévenu.
(Source AFP)