Le verdict du procès de Besançon a confirmé la gravité des faits : les auteurs de l'agression ont été reconnus coupables de violences en réunion, avec arme et à caractère antisémite. Une des victimes a subi une incapacité totale de travail (ITT) de 30 jours, rappelle le président de la Licra.
À l’occasion des 80 ans de la libération d’Auschwitz, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la montée inquiétante de l’antisémitisme en France. Dans un communiqué incisif, son président bisontin Franck Defrasne dénonce une recrudescence des violences antisémites, comparant ces actes aux sombres heures de l’Histoire, des pogroms tsaristes aux crimes nazis, en passant par les attentats de Toulouse et de l’Hyper Cacher.
Le président de la Licra met en parallèle ce retour de la haine avec le procès qui s'est tenu le 27 janvier dernier à Besançon, jour marqué par les 80 ans de la libération d'Auschwitz, où ont été jugés des actes de violence antisémite. Il évoque l’aveuglement de certains, qu’il soit d’extrême droite ou d’extrême gauche, pointant notamment "une nouvelle forme de négationnisme" qui, "sous couvert de droit à l'auto-détermination d'un peuple, se montre au grand jour." Car cette violence, "conséquence directe de l'antisémitisme, certains ne veulent pas la voir, comme d'autres refusent de voir un salut nazi dans le récent geste d'Elon Musk. Il est apparemment des aveuglements sélectifs", affirme Franck Defrasne.
"Une augmentation de 1000 % des actes antisémites en France"
Les chiffres sont alarmants : une augmentation de 1000 % des actes antisémites en France un an après le 7 octobre, et plus de 3.600 incidents recensés en milieu scolaire en 2023-2024, selon le ministère de l’Éducation nationale. Franck Defrasne rappelle que de telles poussées de violence ont déjà été observées après les attentats de 2012 et 2015, soulignant une mécanique implacable où la haine des mots finit toujours par engendrer des passages à l’acte.
Face à cette montée des violences, la Licra réaffirme son engagement : "Aucune opinion politique ne peut justifier, excuser et encore moins soutenir l'antisémitisme qui n'est pas une opinion mais un délit qui n'a qu'un seul ressort : la haine aveugle qui détruit la société, blesse et tue des personnes, hommes, femmes, enfants en France, aujourd'hui encore. La LICRA sera toujours là pour le rappeler. L'Europe ne sait que trop bien à quoi mènent l'antisémitisme et l'intolérance."