Sous une pluie battante, l’hommage aux victimes de la Shoah a débuté à Besançon par plusieurs textes lus par des élèves du lycée Pergaud à Besançon devant les poteaux des fusillés de la Citadelle. Comme ce poème de Charlotte Delbo, résistante déportée à Auschwitz :
Ô vous qui savez
saviez-vous que la faim fait briller les yeux
que la soif les ternit
Ô vous qui savez
saviez-vous qu’on peut voir sa mère morte
et rester sans larmes
Ô vous qui savez
saviez-vous que le matin on veut mourir
que le soir on a peur
Ô vous qui savez
saviez-vous qu’un jour
est plus qu’une année
une minute plus qu’une vie
"La République affirme qu’elle ne cédera rien à l’antisémitisme, rien au racisme. Elle ne cédera rien à la haine sous toutes ses formes, qu’elle s’affiche au grand jour ou qu’elle soit nourrit dans l’ombre ou l’anonymat des réseaux sociaux (…) La civilisation ne protège pas de l’horreur (…) 80 ans après fin du génocide, la lutte contre les actes et discours de haine doit être la marque distinctive de notre époque", a déclaré Rémi Bastille, le préfet du Doubs.
Un devoir de mémoire
Une classe du lycée Pasteur à Besançon a également fait le déplacement, accompagnée de Franck Monneur, professeur d’histoire et géographie et d’Aurélie Guillot, proviseure. Selon elle, il était important d’amener les élèves ici afin de "faire le lien entre les générations" : "C’est également un devoir de mémoire. Les professeurs y travaillent. Ce sont des thématiques qui mobilisent encore aujourd’hui les jeunes", précise-t-elle.
Pour Juliette, 17 ans, cette période reste "difficile à imaginer" même si elle est choquante suite aux "images montrées en classes" : "les jeunes sont confrontées différemment à cette période. Certains ont aussi été impliqués par leur histoire familiale".