À Besançon, un biomédicament contre la leucémie "prêt à entrer" en essai clinique

Publié le 03/10/2024 - 18:01
Mis à jour le 24/10/2024 - 09:26

EXCLUSIVITE • Marina Deschamps et Christophe Ferrand ont fondé en avril 2020 la société Advesya. Également directeur(rice) de cherche à l’Établissement français du sang, ils travaillent depuis plus de 10 ans sur un biomédicament. Ce dernier, qui oeuvre à partir des cellules du corps humain, est destiné à être administré en une seule injection aux personnes atteintes de leucémie aigües myéloïdes. Si aucune date n’est encore donnée, il est prévu qu’à terme, il entre en phase test et soit produit à Besançon par l’Établissement français du sang.

 © Hélène Loget
© Hélène Loget

C’est une découverte révolutionnaire dans l’avenir du médicament. En France, il n’existe que six biomédicaments sur le marché. À terme, le gouvernement aimerait en produire 20 d’ici 2030 (plan Innovation Santé 2030).

Les assises de la biothérapie se sont déroulées à Besançon le 24 septembre dernier en présence de chercheurs, d’entreprises, d’universitaires et d’élus de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Ces derniers misent en effet sur la biothérapie comme médicament de demain.

Rencontre avec les chercheurs de l'EFS et co-fondateurs d'Advesya

Une première mondiale

Advesya compte 23 scientifiques qui, pour la plupart, étaient les anciens étudiants de Marina Deschamps et Christophe Ferrand. Ils ont cru au biomédicament sur lequel travaillaient leurs professeurs* et les ont suivis.

Depuis, Marina et Christophe ont avancé et reçu il y a un mois l’aval de l’agence européenne du biomédicament pour "ouvrir l’essai clinique de phase 1", nous indique Christophe Ferrand. Pour ce faire, une levée de fonds de 23 millions d’euros a été réalisée en deux ans et demi pour amener à l’autorisation réglementaire.

Comment fonctionne un biomédicament ?

"L’idée est de réarmer le système immunitaire. On prend les cellules d’un patient, on le réarme en utilisant le génie génétique et on lui réinjecte ses propres cellules avec cette nouvelle arme, spécifique de son cancer. Le système immunitaire redevient ainsi efficace", nous explique Marine Deschamps qui précise que le travail porte spécifiquement sur les leucémies aigües myéloïdes.

Prochaine étape ? Il est normalement prévu que le biomédicament soit en phase test à l’Établissement français du sang à Besançon. "Le biomédicament contre la leucémie est prêt à entrer en essai clinique de phase 1", précise Christophe Ferrand.

Les chercheurs se veulent toutefois prudents et n’avancent aucune date quant à cette dernière.

(Plus d’informations en vidéo)

La recherche continue

Si le biomédicament a reçu l’autorisation de la phase de test 1, il ne demeure pas moins que le travail continue et que les chercheurs ont besoin de soutien financier. Tout mécène intéressé par le travail des chercheurs peut écrire à : christophe.ferrand@efs.sante.fr et/où marina.deschamps@efs.sante.fr

*Précision : Marina Deschamps et Christophe Ferrand sont directeur(rice) de recherche dans l’équipe Inserm UMR 1098 Right (unité de recherche) à l’Établissement français du sang Bourgogne-Franche-Comté et allient la double casquette de co-fondateur de la start-up Advesya.

Infos +

  • Marina Deschamps et Christophe Ferrand ont reçu le premier prix de la société française d’hématologie en 2019. 
  • En 2019-2020, ils ont été déclarés "Avancée majeure de l’Inserm" en tant que projet innovant.
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Pollens : la Bourgogne-Franche-Comté en alerte jaune

Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) à placer dimanche 16 février 2025, 30 départements en rouge, pour risque élevé d’allergie. Tous les autres départements, dont la Bourgogne-Franche-Comté, sont en jaune, pour risque moyen. On fait le point avec Atmo BFC en charge de la surveillance de l’air dans la grande région. 

“Tout Besançon donne”, c’est parti !

Du 12 février au 12 mars 2025, l’Établissement français du sang lance un challenge aux habitants du Grand Besançon : faire rentrer le don de sang et de plasma dans leur quotidien. Pour cela une grande campagne, intitulée Tout Besançon Donne mettant en scène plusieurs ambassadeurs bisontins, sera visible durant un mois dans les rues de la cité comtoise.

Prévention du suicide : “En se mettant au travail, on obtient des résultats”

Dans un contexte où la santé mentale a été désignée grande cause nationale pour l’année 2025, un colloque régional autour de la prévention du suicide s’est tenu ce mardi 11 février 2025 au pôle Viotte de Besançon. Une initiative de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, de Promotion santé, des Vigilans (prévention de la récidive) et du "3114", numéro national de prévention du suicide.

Journée mondiale de l’épilepsie : un stand d’information au CHU de Besançon le 10 février

À l'occasion de la journée internationale de l'épilepsie, le CHU de Besançon se mobilise pour informer et sensibiliser le public à cette maladie neurologique encore trop méconnue. Le lundi 10 février de 9h à 16h, un stand d'information sera installé dans le hall principal de l'hôpital Jean-Minjoz.

Aulne et noisetier en floraison : un risque “moyen” d’allergie en Bourgogne Franche-Comté

Atmo Bourgogne Franche-Comté a publié son premier bulletin allegro-pollinique de l’année 2025 pour décrire les risques allergiques de ces prochains jours dans la région. Même si nous sommes encore en hiver, des végétaux sont en floraison et devraient gêner les personnes allergiques…

L’ARS présente les premiers résultats d’une enquête sur la leishmaniose en Bourgogne-Franche-Comté

L’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté (ARS BFC) a conduit l’an dernier une enquête de terrain dans la région pour détecter la présence d’insectes vecteurs d’une maladie parasitaire humaine et animale, la leishmaniose. Elle a également pour ambition de mieux connaître et prioriser les zoonoses et les maladies vectorielles (pathologies transmises par l’intermédiaire d’insectes ou de tiques par exemple, qui se nourrissent de sang).

Pour désengorger les urgences, L. Croizier souhaite une maison médicale de garde près du CHU de Besançon

Dans un courrier en date du 4 février 2025, le député du Doubs Laurent Croizier, demande au directeur général de l’ARS Bourgogne Franche-Comté la création d’une maison médicale de garde à proximité immédiate du CHU de Besançon. Pourquoi ?

Journée mondiale contre le cancer : la nutrition protectrice et la nutrition néfaste…

Avec environ 163.000 décès en 2021 en France, le cancer fait l'objet de nombreuses études et recherches. Que ce soit pour le cancer du côlon, du poumon, du sein ou de la prostate qui sont les plus nombreux, toutes les études convergent vers la mise en cause de différents facteurs. Notre diéteticienne bisontine, Valentine Caput, nous parle aujourd'hui, journée internationale contre le cancer, des facteurs nutritionnels identifiés...

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.99
couvert
le 20/02 à 21h00
Vent
1.33 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
88 %