À Besançon, la précarité énergétique abordée comme enjeu social, écologique et de santé

À l’occasion de la journée de lutte contre la précarité énergétique, la Ville de Besançon, via son Service local d'intervention pour la maîtrise de l'énergie (Slime), a organisé la 4e journée contre la précarité énergétique ce mardi 12 novembre 2024 de 14h à 20h au petit Kursaal.

© Élodie R.

Pour la maire de Besançon Anne Vignot, "la question de la précarité énergétique touche profondément la population et il fallait absolument s’en emparer" a-t-elle précisé lors de l’ouverture de la journée. "L’énergie est au coeur de toutes les préoccupations", et affecte "toutes les composantes de la société mais le particulier est particulièrement vulnérables". 

L’objectif de cette journée est donc de mener une "réflexion sur la précarité énergétique pour tenter de trouver des solutions" et également mettre en lumière les initiatives portées sur le territoire via notamment une table ronde. 

Qui sont les personnes concernées par la précarité énergétique ? 

Au 1er janvier 2023, 4,8 millions de logements sur les 30 millions de résidences principales en France étaient considérées comme des passoires thermiques (de classes énergétiques F et G), soit 16% du parc immobilier. Le gouvernement estime également, d’après le médiateur de l’énergie, que "un quart des des foyers français ont déclaré avoir eu froid l'hiver dernier et ¾ des Français ont dû réduire leur chauffage pour minimiser leur facture".

En Franche-Comté, les personnes concernées par la problématique sont souvent des personnes vulnérables comme les mères monoparentales, les personnes âgées, les étudiants ou encore les personnes souffrant d’isolement rural. Miriea Matencio, la coordinatrice du programme de lutte contre la précarité énergétique au Slime, a rappelé que 12 millions de Français souffriraient de précarité énergétique en France. En 2024, la part des Français qui souffrent du froid a explosé en atteignant désormais les 30%. 

Choisir entre se chauffer ou se nourrir

Miriea Matencio a d’ailleurs rappelé que la précarité énergétique "n’est pas un choix, c’est vraiment quelque chose que l’on subit" à tel point que les personnes concernées par la situation doivent parfois choisir "entre se chauffer ou se nourrir". 11,7% de la population française déclarent d’ailleurs ne pas pouvoir chauffer suffisamment son logement par manque d’argent. Sans compter qu’une nouvelle forme de précarité énergétique fait également son apparition et s’aggrave avec le dérèglement climatique. Il s’agit du fait d’avoir désormais trop chaud chez soi en été.

Pour remédier à cette situation, la rénovation des passoires énergétiques est un levier majeur et est parfois présentée comme "le chantier du siècle" qui pourrait permettre de "réparer ces injustices" avance encore la coordinatrice.

Le ministère de la Transition écologique a d’ailleurs chiffré le coût de l’économie qu’il serait possible de faire sur la santé publique s’il on rénovait toutes les passoires énergétiques. Celui-ci représenterait "700 millions d’euros par an sur une durée de 10 ans" a rappelé Miriea Matencio.

18.000 logement rénovés avec le soutien de la région

En Bourgogne-Franche-Comté, la conseillère régionale déléguée à la transition énergétique, Amandine Rapenne également présidente du comité technique d’Effilogis, a rappelé que 18.000 logements ont été rénové thermiquement grâce à l’accompagnement du dispositif pour les bailleurs sociaux depuis 2006. 

Entre 2007 et 2024, le nombre moyen de logements accompagnés par la région est d’environ de 2.100 logements. 2.900 logements ont été subventionnés en 2024 en région Bourgogne Franche-Comté. Le budget consacré pour ces aides s’élève à presque 10 millions d’euros pour la Région. Il s’agit là d’"une grosse enveloppe qui a d’ailleurs été augmentée en milieu d’année face à la demande massive que nous avions" a précisé madame Rapenne.

En France, pour les particuliers, le gouvernement a fait d’investir massivement en 2025 via le dispositif MaPrimeRenov’. Les crédits prévus actuellement dans le projet de loi de finances devraient ainsi permettre de rénover 350.000 logements l’année prochaine. L’essentiel des critères et des paramètres de cette aide seront stabilisés en 2025. En particulier, les monogestes de rénovation, ciblés mais efficaces, qui seront toujours éligibles au dispositif Ma Prime Rénov’, a confirmé le ministère du Logement et de la Rénovation urbaine.

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