"Les aides et les limitations imposées par l'Union européenne sont incompatibles avec le programme du Made in France XXL", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie à l'occasion du forum Reconstruire, un évènement qui promeut une reconquête industrielle souveraine et responsable. Ce colloque était organisé par le collectif Reconstruire, façonné par des syndicalistes de General Electric, Technip, Nokia, par des experts et des chefs d'entreprise.
"Il va falloir que nous écartions tranquillement, avec le sourire, les quelques règles européennes qui nous empêchent de nous reconstruire", a-t-il poursuivi, assurant toutefois qu'il ne souhaitait pas un Frexit et la sortie de l'UE.
Le candidat veut proposer "par la voie référendaire", un amendement de "l'article 88 de la constitution", sur les relations entre la France et l'UE, et ouvrir "la possibilité, pour le Parlement de corriger, de modifier un certain nombre de décisions issues des institutions européennes" pour organiser "cette remontada".
"Refaire un nouvel Alstom dans les énergies décarbonées"
Devant une assistance composée d'élus, de salariés de General Electric, objet de nombreux plans sociaux ces dernières années, et d'Alstom, les deux géants industriels implantés à Belfort, Arnaud Montebourg a souligné que la France était selon lui la "lanterne rouge" des puissances européennes au niveau de l'industrie.
Il a appelé à "refaire un nouvel Alstom dans les énergies décarbonées", à racheter les turbines Arabelle pour centrales nucléaires à GE, mais aussi les turbines hydro-électriques ou "les éoliennes off-shore qui sont à Nantes. Il faut racheter les réseaux pour que nous soyons indépendants et autonomes".
Quant à EDF, qui mène actuellement des discussions en vue d'un éventuel rachat des activités nucléaires de GE, "c'est mieux que rien", juge-t-il, même si "je ne pense pas qu'EDF peut être l'opérateur : il est exploitant, pas constructeur. C'est comme si vous disiez qu'Air France allait racheter Airbus".
"Il nous faut un acteur indépendant", a-t-il déclaré, qui permettrait "de vendre à EDF, son associé", mais aussi "à tous ses concurrents, si nous voulons faire travailler Belfort sur la turbine Arabelle et retrouver les grandes heures de celle-ci, ici."
(AFP)