Lancé en 2005, le projet des Vaîtes, qui a vécu de nombreux coup d’arrêt notamment en raison des requêtes administratives d’associations, est peut-être enfin sur le point de voir le jour. La maire de Besançon a en tout cas annoncé officiellement le lancement de la deuxième phase, "celle de la co-construction et de la programmation".
Pour rappel, le projet initial de la municipalité de Jean-Louis Fousseret prévoyait une zone d’aménagement concerté de 1.150 logements. Celui-ci avait connu un premier coup d’arrêt en 2020 après une décision du Conseil d’État. La nouvelle municipalité avait alors redéfini un projet "revisité" dès 2021 en y intégrant "une réinterrogation démocratique profonde du projet" structurée autour de deux approches, une technique et l’autre citoyenne a rappelé Anne Vignot.
Les associations vent debout contre le projet
Le travail co-construit entre d’une part, un groupe d’experts sur l’environnement et le climat indépendant et d’autre part le résultat issue de la démarche participative citoyenne avaient alors permis de définir les orientations d’aménagement de ce projet revisité, approuvé par le conseil municipal du 30 septembre 2021. Mais celui-ci avait une nouvelle fois été stoppé en février 2023 après une requête de l’association des jardins des Vaîtes, finalement déboutée par le tribunal administratif le 11 avril 2024.
Le lancement de cette deuxième phase entend ainsi poursuivre le projet revisité issu de la convention citoyenne, avec cette fois pour objectif de "dessiner le projet urbain et aboutir à sa mise en oeuvre", a rappelé la maire.
Des logements "accessibles à tous"
Face à un "besoin de logement incontestable" à Besançon, le projet résidentiel fait donc désormais état de 600 logements "accessibles à tous" et "dans un espace plus contraint" (4,2 ha de bâtis). L’objectif étant de répondre notamment aux besoins des familles et d’éviter ainsi l’étalement urbain. Mais la maire de Besançon a rappelé que les logements répondront à des typologies différentes pour autant. Avec 30% de logements locatifs sociaux, 15% en accession abordable et 55% en accession libre, ceux-ci favoriseront également la mixité sociale.
La culture potagère "bienvenue aux Vaîtes"
Concernant les quelques 70 jardiniers qui se sont "appropriés illégalement" 1,5 hectare de terrain, propriété de l’aménageur Territoire 25, la Ville entend jouer la carte de l’apaisement en proposant un processus de régularisation des occupations des potagers. Si l’activité potagère est effectivement "la bienvenue aux Vaîtes" reconnaît la maire, celle-ci ne doit pour autant pas être appliquée "de façon exclusive". Estimant qu’il s’agit là d’un "espace qui appartient au public et qui doit revenir à la sphère publique", la municipalité entend ainsi privilégier la "cohabitation de différents usages".
L’idée étant non seulement "d’accueillir les jardiniers actuels mais aussi de faire une place aux futurs résidents du quartier des Vaîtes" qui "devront eux aussi pouvoir cultiver un lopin de terre" a expliqué Anne Vignot. La culture potagère devrait ainsi être maintenue mais tant qu’elle s’applique "dans une démarche collective et transparente" a ajouté Anne Vignot. Une reconnaissance de ce droit individuel devrait ainsi être actualisée dans le cadre d’une convention pour la plupart des jardiniers.
Par ailleurs, le projet définit des zones agricoles et des zones humides protégées qui seront sactuarisées. Ces zones préservées ne seront donc concernées ni par une "réduction" ni par de la "construction" a encore précisé la Ville.
Une dynamique "démocratique"
S’appuyant sur le fait de vouloir "mettre ce quartier au coeur de l’intérêt général", celui-ci doit ainsi "être conçu par le maximum de personnes". Anne Vignot a donc réaffirmé son souhait de vouloir co-construire cet éco-quartier avec l’appui des riverains du secteur mais également, le plus largement possible, la population bisontine dans son ensemble, via un processus démocratique. Une grande soirée de lancement est ainsi prévue le 11 décembre prochain à 18h30 dans un lieu qui reste encore à définir. Cette démarcation participative permettra des réflexions collectives autour de différents aspects du projet, en prenant en compte "des invariants comme le nombre de logements" a précisé le conseiller municipal délégué à l’urbanisme Aurélien Laroppe. Mais d’autres "variants" eux, pourront être décidés par la population comme par exemple : "la hauteur des immeubles, la présence de balcon ou non" ou encore les usages de l’espace de la nature urbaine, les formes urbaines, le paysage etc.
Livraison des logements entre 2028 et 2038
"Le temps de l’urbanisme est un temps long" il est donc "important et urgent que les premières étapes de ce dossier se concrétisent" a insisté la maire de Besançon. Selon le prévisionnel défini par la municipalité, les travaux sur les espaces naturels ne devraient débuter qu’à partir de 2026, ceux de la construction des logements, fin 2026, tout comme le début des travaux de la future école Tristant Bernard qui devrait être opérationnelle pour la rentrée 2028. La livraison prévisionnelle des logements est, elle, estimée entre 2028 et 2038.