"Il est tout à fait normal de se poser des questions et nous on est là pour essayer d'y apporter des réponses", a déclaré la ministre sur Europe 1, alors que le président Emmanuel Macron a balayé l'idée d'un éventuel moratoire sur le lancement de cette nouvelle technologie, renvoyant ironiquement les sceptiques à "la lampe à huile".
Les membres de la Convention citoyenne pour le climat, qui avaient recommandé un tel moratoire dans leurs propositions remises en juin au chef de l'Etat, "nous ont dit qu'il faudrait peut-être prendre le temps pour vérifier s'il n'y a pas de problème sanitaire et pour vérifier comment on peut faire pour qu'il n'y ait pas trop de problèmes environnementaux," a déclaré Mme Pompili.
Près de 70 élus de gauche et écologistes, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou la maire de Besançon Anne Vignot, ont demandé dimanche dans une tribune un moratoire sur le déploiement du futur réseau mobile.
Une demande balayée par le président Emmanuel Macron, qui a réaffirmé lundi que "la France (allait) prendre le tournant de la 5G", en ironisant sur ceux qui préfèreraient "le modèle Amish" et le "retour à la lampe à huile".
"Le moratoire a un intérêt à partir du moment où on n'a pas les données et justement on a un rapport qui est sorti mardi qui nous donne des données et qui nous précise que sur les bandes qui vont être occupées d'ici la fin de l'année il ne va y avoir en gros aucun risque si on respecte les normes," a poursuivi la ministre.
Selon ce rapport, commandé par le gouvernement au début de l'été, il n'y a pas "d'effets néfastes avérés à court terme en-dessous" des valeurs limites recommandées concernant l'exposition aux ondes électromagnétiques.
"Toute la littérature scientifique nous dit que sur la bande des 3,5 gigahertz, (...) qui est concernée par les enchères qui vont être lancées à la fin du mois, il n'y a pas de sujet", a souligné la ministre, en relevant que cette bande de fréquence "est utilisée depuis longtemps".
Sur l'aspect environnemental, Mme Pompili a estimé que "l'évolution des consommations fait qu'on va consommer beaucoup plus et donc qu'il peut y avoir un risque pour l'environnement puisque quand on consomme on augmente nos émissions de gaz à effet de serre". "Donc il faut aussi qu'on réfléchisse à comment on peut faire pour être un peu plus sobres" dans les usages et consommations, a-t-elle estimé.