Lors de la campagne pour le second tour de l’élection municipale, le sujet du déploiement de la 5G à Besançon avait été remis sur le tapis notamment par le candidat de la droite Ludovic Fagaut. À cette question, Anne Vignot la candidate EELV qui a été élue le 28 juin dernier a toujours précisé qu’elle n’est pas pour, tout comme de nombreux maires écologistes…
La décision du gouvernement d'attribuer les fréquences dès septembre "intervient sans étude d'impact climatique et environnemental ni aucune consultation publique préalable", déplorent les signataires de cette tribune publiée par le Journal du dimanche, parmi lesquels les nouveaux maires écologistes de Strasbourg, Jeanne Barseghian, de Bordeaux, Pierre Hurmic, ou encore de Besançon, Anne Vignot.
Cette dernière avait réagi sur maCommune.info : "La question essentielle est le principe de précaution : on a entendu le gouvernement dernièrement dire qu'il fallait prendre en considération les avis de l'Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail - sur cette question-là, donc avant d'envisager le déploiement, il faut déjà savoir de quoi il est question, quel impact ça pourrait avoir. Donc moi j'attends le résultat de ces études qui doivent se faire."
Un moratoire jusqu'à l'été 2021
"Nous, maires et élus, proposons dans l'immédiat un moratoire sur le déploiement de la 5G au moins jusqu'à l'été 2021", ainsi que la "tenue d'un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques", écrivent-ils. "Nous demandons que la priorité soit donnée à la réduction de la fracture numérique, à travers le développement de la fibre en zone rurale et en finalisant le déploiement de la 4G", ajoutent-ils.
Parmi les signataires figurent également Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, le député LFI François Ruffin ou encore Jean-François Debat, maire PS de Bourg-en-Bresse. En juillet, EELV avait déjà demandé, dans une motion adoptée à la quasi-unanimité de la centaine de conseillers fédéraux du parti, un "moratoire sur la 5G" qui va générer "une grosse inflation de la consommation électrique" et permettre "la collecte de données personnelles".
La 5G, quelles conséquences sur l'Homme ?
"Nous devons vérifier toutes les conséquences éventuelles de la 5G, mais nous ne devons surtout pas refuser le progrès", a réagi sur Europe 1 le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester dimanche. "C'est ce qu'on voit depuis plusieurs jours et semaines avec ces nouveaux maires écolos qui sont dans une position très idéologue, très sectaire, une position de refuser le progrès d'une certaine manière".
Un peu plus tard, c'est le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui a déclaré sur France Inter au sujet de la 5G qu'"à date, toutes les études montrent qu'il n'y a pas de conséquence sur les individus", mais qu'il "faut continuer les tests, faire attention".
En août dernier, Cédric O, le secrétaire d'État au numérique, expliquait que "Les fréquences qui seront mises sur le marché à la fin de l'année (...) sont des fréquences bien connues déjà, qui sont déjà utilisées pour d'autres choses comme les boucles locales radio" (une alternative aux liaisons filaires dans les zones peu denses, NDLR), a déclaré Cédric O vendredi sur Sud Radio. "Vous n'avez jamais vu quelqu'un venir avec des boutons parce qu'il y avait une boucle locale radio à côté".
« La transition écologique a besoin du numérique. Ce que nous souhaitons, c’est réconcilier les deux. »
? Retrouvez mon interview dans @Le_Figaro #TousÉcologistes ??cc @BrunoLeMaire @j_gourault @barbarapompili https://t.co/YT0aQ6SNOk
— Cédric O (@cedric_o) August 21, 2020
Et sur l'environnement ?
Quant à ses conséquences sur l'environnement, Geoffroy Roux de Bézieux a estimé que ce n'est "pas la 5G qui est énergivore, mais c'est le débit qu'elle permet qui fait imaginer que les gens vont consommer davantage de données. Mais c'est toujours très complexe, si vous consommez plus de données on peut aussi imaginer que vous voyagiez moins, ce qui s'est passé pendant le télétravail".
De manière plus générale, il a estimé qu'"on commence à être fâché avec le progrès en France", mais que si "tout n'est pas bon dans ce que le progrès nous amène", "refuser le progrès pour aller vers la décroissance n'est pas une solution parce que ce n'est pas sûr que ce soit ce que veulent nos concitoyens, et parce que les autres ne le font pas".