Muguet et confinement : pas d'exception pour le 1er mai, les professionnels mécontents

Publié le 22/04/2020 - 08:07
Mis à jour le 22/04/2020 - 08:15

Du muguet sans vente à la sauvette ni fleuristes ouverts: la tradition du 1er mai devra s’adapter à la crise sanitaire, a prévenu mardi 21 avril 2020 le ministre de l’Agriculture, au grand dam des fleuristes et des horticulteurs.

 © Arlouk/pixabay
© Arlouk/pixabay

"Les fleuristes semblent être les grands oubliés du 1er mai", se désole Florent Moreau, président de la fédération française des artisans fleuristes (FFAF), après que Didier Guillaume a annoncé que "les fleuristes n'ouvriront pas" pour la fête du Travail.

Toutefois, "la vente par correspondance peut exister, comme le drive", a dit le ministre. Et les fleuristes pourront "vendre du muguet par livraison ou par retrait de commande", a précisé ensuite son ministère.

Par ailleurs, "on pourra trouver du muguet dans tous les magasins qui sont ouverts" dans le contexte du confinement car jugés essentiels, a ajouté le ministre à l'antenne d'Europe 1, citant en exemple "une boulangerie".

Cette dernière déclaration suscite l'indignation de Florent Moreau. "En aucun cas, un buraliste, un boucher ou un boulanger ne peut vendre du muguet", s'exclame-t-il: "chacun son métier!"

Une position partagée par Mikaël Mercier, président de l'interprofession Val'hor qui regroupe toute la filière du végétal: "je ne vois pas comment on peut vendre le muguet français sans les fleuristes".

Avec cette décision, le président de la FFAF dit avoir l'impression que "le gouvernement ignore les fleuristes qui sont les acteurs principaux de la ventes du muguet". Il rappelle que d'habitude, ils représentent "un tiers des ventes".

En temps normal, durant le week-end du 1er mai, 31% des brins de muguet sont achetés chez un fleuriste, 25% en grande distribution, 11% sur un marché, 9% en jardinerie, 4% sur l'exploitation et 20% dans d'autres lieux, notamment dans la rue, selon le panéliste Kantar.

Le président de la FFAF se réjouit tout de même de l'interdiction de la vente à la sauvette, elle aussi annoncée mardi matin par M. Guillaume. "C'est une de nos demandes récurrentes depuis plusieurs années", explique Florent Moreau.

Livraison et drive 

La vente de muguet à la sauvette par des particuliers le 1er mai constitue habituellement une "tolérance" sur de petites quantités et sans installation de tréteaux par exemple.

Pour Gilles Pothier, fleuriste dans le 16e arrondissement de Paris, meilleur ouvrier de France et président d'Interflora, "la vente à la sauvette était une injustice totale". "On est évidemment pas contre les associations où les enfants qui vendent un peu de muguet mais, ça devenait anarchique. On voyait des réseaux très organisés qui en profitaient pour s'affranchir de tout contrôle et de toute taxation".

Dans la région nantaise, épicentre de la production de muguet en France, on regrette aussi que l'annonce du ministre arrive seulement dix jours avant la fête du Travail.

"Là, c'est beaucoup trop tard. On s'est tous organisés et on est un certain nombre à avoir décidé de ne pas ramasser notre muguet, ou alors très peu", souligne Philippe Naulleau, président de la commission muguet au sein de la Fédération des maraîchers nantais.

"On aurait peut-être pu s'adapter à ce type de vente (dans les magasins de type boulangerie, NDLR) mais il aurait fallu qu'on sache ça avant", regrette-t-il. "Il aurait fallu qu'il fasse cette déclaration il y a 8 ou 10 jours", renchérit Patrick Verron, conseiller auprès des maraîchers nantais.

"Les acteurs de la filière sont indissociables", analyse Florent Moreau, "on est tous conscients qu'il y aura moins de ventes de muguet cette année et ce sera difficile pour tous".

Florent Moreau, aussi fleuriste en Vendée, ne mettra pas en place de solution pour vendre du muguet le 1er mai. Gilles Pothier, lui, espère que ce sera "l'occasion de renouer avec les clients, même si c'est par téléphone". "On a déjà eu quelques demandes de clients, on sera a même de les livrer et on fera du drive (commande avec réception en voiture, NDLR), si besoin", raconte le fleuriste.

Il espère qu'en plein milieu d'une période de confinement difficile, le 1er mai sera l'occasion de "faire plaisir et de se faire plaisir". "Le muguet est le symbole du bonheur. Le bonheur, on est jamais contre, mais cette année on est particulièrement pour", s'exclame-t-il.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Société

Échevannes : la fondation du patrimoine vient en aide à l’ancienne école du village

Le 14 novembre 2024, la commune d’Échevannes a accueilli les membres de la Fondation du Patrimoine du Doubs. Le projet de restauration de l’ancienne école du village a en effet été sélectionné par la fondation et la commune s’est vue allouer la somme de 80.000€ pour les travaux à effectuer.

À Besançon, des arbres de la place de la Révolution aux prénoms d’enfants du monde entier

À l’occasion de la Journée internationale des droits des enfants ce mercredi 20 novembre, des enfants de plusieurs centres de loisirs des Francas ont accroché des prénoms à 24 arbres de la place de la Révolution. Vingt-quatre prénoms d’enfants du monde entier derrière lesquels, il y a une histoire de vie, l’histoire d’enfants dans un pays proche ou lointain, qui subit les guerres, les tremblements de terre, les bouleversements climatiques, enfants de la rue, réfugiés, qui travaillent, qui portent un handicap…

Avez-vous déjà vu une pelleteuse dans le ciel du centre-ville de Besançon ?

C’est une scène pour le moins impressionnante qui s’est déroulée ce mardi 19 novembre rue du Palais de Justice à Besançon en fin de matinée : une grue a levé une pelleteuse de 17 tonnes au-dessus d’un immeuble pour la poser dans une étroite cour intérieure. Si l’usage veut que l’on pose la première pierre sur un nouveau chantier, il s’agit plutôt ici de poser la première pelleteuse du projet immobilier dans l’ancien cinéma Vox rue des Granges, porté par SMCI.

L’unicef organise une journée de sensibilisation à Besançon

À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, l’ensemble de la communauté Unicef France lance les "Journées bleues", une mobilisation nationale destinée à sensibiliser le public aux enjeux cruciaux de l’éducation en situation d’urgence et à récolter des dons. Un rendez-vous est programmé le 23 novembre 2024 au magasin Cultura à Besançon.

Cadavre de génisse attaché à la sous-préfecture du Doubs : les associations réagissent… 

Suite à une attaque de loup, de nombreux agriculteurs se sont réunis à Pontarlier le 9 novembre 2024 afin de revendiquer l’autorisation des tirs de défense. Pour marquer les esprits, ils avaient accroché un cadavre de génisse à la sous préfecture du Doubs. Les associations de protection de la nature ont souhaité réagir.

Black Friday et Noël chez Boulanger à Besançon, faites plaisir, faites-vous plaisir !

QUOI DE 9 ? • Le Black Friday (29 et 30 novembre) et les fêtes de fin d’année approchent. Aussi, le magasin Boulanger à Besançon s’est organisé pour vous aider à préparer vos cadeaux. Ce peut être également l’occasion pour vous faire plaisir sans vous ruiner.

Le préfet de la Haute-Saône interdit les free party et autres teknivals ce week-end

Le week-end du 15 au 18 novembre 2024 est susceptible de favoriser l’organisation de rassemblements à caractère musical type Free party, Teknival et Rave party. C’est pourquoi le préfet de la Haute-Saône les interdit par arrêté préfectoral à partir du 15 au 18 novembre 2024.

Violences conjugales : pour Solidarité Femmes il faut “des moyens supplémentaires pour accompagner, enquêter, auditionner et juger”

LONG FORMAT • À l’occasion du 25 novembre qui est la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, nous avons rencontré la présidente de l’association Solidarité Femmes, Eva Bronnenkant, qui nous a dévoilé le programme des actions menées durant ce mois de novembre et revient pour nous sur les missions et objectifs de son association.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -3.21
nuageux
le 22/11 à 06h00
Vent
1.25 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
97 %