Malgré une baisse substantielle de 16% des taux d'homicide entre 2000 et 2012, la violence demeure fréquente, avertit l'Organisation mondiale de la
santé (OMS) dans un rapport qui presse les Etats d'adopter davantage de mesures préventives.
La mort par meurtre arrive à la quatrième position après le sida, les accidents de la route et le suicide pour la classe d'âge 15-44 ans, souligne le rapport. Près de 60% des homicides concernent des hommes âgés de cette même classe d'âge. Toutefois, le taux d'homicides varie entre les pays. Il s'avère
généralement plus faible dans les pays à revenu élevé et son déclin est également plus marqué (39% de baisse) que dans les pays à revenu faible (-10%).
De l'Amérique du Sud au Japon
L'Amérique latine constitue l'une des zones les plus meurtrières avec des taux d'homicide atteignant 43,9 homicides pour 100.000 habitants en Colombie, 57,6 pour le Venezuela ou un record mondial de 103,9 au Honduras. "Ce taux y est élevé en raison de plusieurs facteurs : l'inégalité des
revenus, une culture machiste où l'acceptation de la violence est plus forte, la présence de nombreuses armes à feu ainsi qu'une présence importante de drogue et consommation d'alcool", a expliqué Etienne Krug, directeur du département s'occupant de la prévention de la violence et des traumatismes à l'OMS. A l'inverse, des pays comme les Etats-Unis (5,4), la France (1) ou encore le Japon (0,4) connaissent des taux peu élevés.
Un homicide sur deux est effectué par arme à feu selon le rapport
Mais d'autres violences, moins médiatiques, mériteraient d'être davantage combattues par les Etats au moyen de programmes spécifiques. Dans le monde, entre 100 et 140 millions de jeunes filles et femmes ont subi des mutilations génitales, environ 70 millions de filles ont été mariées avant leurs 18 ans, souvent contre leur gré et 7% des femmes risquent d'être victimes d'un viol dans leur vie, rappelait une précédente étude de l'OMS parue fin novembre. Si 98% des pays possèdent des lois contre le viol et 87% contre la violence domestique, tous sont loin de les appliquer. Seul un tiers des 133 pays étudiés dans le rapport mettent en oeuvre des programmes de prévention du harcèlement, facilitent la visite d'infirmières auprès de familles vulnérables ou fournissent un soutien aux personnes s'occupant de personnes âgées.
L'OMS souligne également que seulement la moitié de ces pays ont mis en place des services pour protéger et soutenir les victimes de violences.