Après une année qu’il estime "perturbée" sur le plan géostratégique, le général commandant la 1re division nous a confié qu’il s’attendait à une année 2024 "aussi chahutée". Il estime que le rythme opérationnel sera de même nature car "les conflits ne vont pas cesser". "Le conflit Russo-Ukrainien je ne le vois pas cesser en 2024, le conflit Israeli-arabe ne semble pas devoir atteindre sa fin l’année prochaine" a-t-il analysé stoïquement.
"La compétition est en cours, aujourd’hui la paix n’existe plus, la moindre relation entre une organisation et un État confère à la compétition, à la lutte entre un pays et ses nations." Général Pierre-Yves Rondeau
Les menaces étant "pérennes et récurrentes", l’armée de Terre est contrainte d’être "en perpétuelle adaptation" et se doit désormais d’être plus réactive. À terme, l’objectif de réactivité à l’horizon 2027 est de réussir à déployer en 30 jours le volume d’une division. Le raccourcissement de ces délais impose alors diverses réorganisations.
À Besançon, cela passera notamment par "l’accroissement des capacités d’appuis et de commandement au profit des États-Majors" de la 1re division et de la 7e brigade blindée. Ce renforcement se traduira par une augmentation de la population de la garnison militaire de Besançon et Valdahon à hauteur de 350 militaires environ d’ici 2027.
La caserne de l'avenue Clémenceau réaménagée
Pour accueillir ces deux nouvelles unités d’appuis au commandement, l’armée prévoit de réinvestir la caserne dite "annexe Lyautey" actuellement désaffectée et située avenue Clémenceau. Dans le même quartier, le chantier du Polygone débutera pour permettre d’accueillir les familles des militaires et "faire face à cette élévation de population".
Autre réorganisation toujours dans le but de gagner en puissance de combat et en réactivité, les divisions ont été régionalisées. Ainsi la 1re division de Besançon devient "la division Europe" avec pour zone d’intérêt prioritaire l’Europe et le pourtour méditerranéen. Basée à Marseille, la 3e division se concentrera sur "le reste du monde" et prioritairement l’Afrique et la zone indo-pacifique. "Le but est de contextualiser nos engagements en ayant acquis la meilleure expertise qu’il soit sur les zones possibles".
15.000 soldats déployés pour les JO
Autre implication indispensable de l’armée de Terre en 2024, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Le volume actuellement envisagé par l'armée de Terre est de 15.000 soldats déployés "en complément et en appui des forces de sécurité intérieur". Selon le général Rondeau, 1re division fournira "une bonne moitié" de ce déploiement.