Le 20 avril dernier, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, une dizaine de personnes s’est rendue à la gare Viotte et s’est retrouvée sur les rails, interrompant la circulation des trains. Parmi ces personnes, des manifestants contre la réforme et Toufik de Planoise, sur place pour couvrir l’évènement social pour un média local. Avec un délégué syndical, il est interpellé et placé en garde à vue pour ”intrusion dans une enceinte ferroviaire”, ”entrave à la circulation ferroviaire” et ”refus de prélèvement signalétiques” (autrement dit, refus de se soumettre au prélèvement de ses empreintes).
Après l’audience le 30 juin, le délibéré a été connu jeudi 13 juillet : Toufik de Planoise est relaxé sur l’entrave à la circulation ferroviaire, en revanche, l’intrusion et le refus de prélèvement signalétique ont été retenus. Ainsi, le journaliste est condamné à une peine de 1€.
"Un outil indispensable au service de la démocratie"
Pour la section de Besançon de la LDH, le métier de journaliste est de ”nous informer de ce que nous devons savoir en tant que citoyennes et citoyens” et d’ajouter que ”le droit de la presse, la liberté des journalistes n’est pas un privilège des journalistes, mais un outil indispensable au service de la démocratie.”
Dans le communiqué signé de l’ex-députée du Doubs Barbara Romagnan, membre de la LDH Besançon, ”c’est tellement vrai que la liberté de la presse est garantie de façon constitutionnelle. Même le Schéma National du Maintien de l’Ordre (SNMO) indique, dans son article 2232, que pour « couvrir le mieux possible une manifestation, les journalistes peuvent (à la différence de personnes qui ne sont pas journalistes) circuler librement au sein des dispositifs de sécurité ». Il est même précisé que « la présence des journalistes lors des manifestations revêt une importance primordiale et qu’il est impératif de protéger le droit d’informer » ce qu’on pourrait traduire par le fait que la sécurité physique des journalistes doit être garantie.”
Toufik de Planoise a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il fera appel et se dit prêt, "s'il le faut", à aller jusque devant la Cour européenne des droits de l'Homme.