Jeudi à 06H00, il n'y avait plus de département en vigilance orange, après une nuit marquée encore par un épisode violent dans le Sud-Ouest, qui a fait quelques dégâts dans les Landes, le Lot-et-Garonne et la Dordogne. Mercredi, l'alerte avait concerné jusqu'à 42 départements.
A Nozeroy, dans le massif jurassien, plusieurs centimètres de grêle ont recouvert la chaussée dans l'après-midi, endommageant des dizaines de voitures et de toitures.
Une "grande instabilité"
Une grande partie du pays sera de nouveau marquée jeudi par une "grande instabilité". Les averses vont "se multiplier et devenir orageuses, avec à nouveau un risque localisé de grêle et de grosses précipitations en peu de temps", prévient Météo-France.
Le sol de l'Hexagone a été frappé par plus de 155.000 impacts de foudre depuis le début du mois, du jamais vu depuis au moins 2000 et le début des recensements mis en place par Météo-France.
Le précédent record remontait à mai 2009, qui fut alors secoué par 84.000 impacts. "Ces orages ne sont pas exceptionnels par leur intensité mais par le fait qu'ils arrivent tôt: on voit plutôt ce type d'événements habituellement au coeur de l'été", souligne le prévisionniste Patrick Galois.
Des vignes endommagées
Le vignoble bordelais a eu 7.100 hectares touchées ce week-end, soit 5% du terroir. En Champagne, la grêle en avril et mai a endommagé 1.800 hectares de vignoble, dont un millier entièrement détruit par ces phénomènes d'une précocité "exceptionnelle" selon le Comité Champagne. La ville d'Epinal a demandé la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle après de fortes inondations.
Dans les Landes, les pompiers ont effectué dans la nuit de mercredi à jeudi 168 interventions, essentiellement autour de Saint-Sever (4.500 habitants).
Dans le Lot-et-Garonne, "une cinquantaine d'interventions de secours à des personnes bloquées dans leur véhicule ou leur habitation", ont eu lieu, nécessitant "l’ouverture d’hébergements d’urgence et de prise en charge par la Croix-rouge", selon la préfecture. La circulation des transports scolaires et en commun autour de Marmande a été suspendue. En Dordogne, une vingtaine de personnes ont été évacuées d'un camping.
Les pompiers ont signalé mercredi "des interventions mais rien de grave" dans le Lot, l'Aveyron et le Gers: caves inondées ou routes partiellement coupées. A Condom dans le Gers, 12 personnes "ont été mises en sécurité" suite à la montée des eaux.
Ce n'est pas fini...
A Paris, la présentation prévue mercredi du futur dispositif de sécurité autour de la Tour Eiffel a été annulée.
A l'origine de ce phénomène météo: le maintien sur la France d'une masse d'air chaude et humide. "Et ce printemps a une particularité: l'atmosphère est un peu tourneboulée, puisque l'air chaud se situe plutôt au nord de l'Europe et l'air frais est dévié vers le Sud", explique Patrick Galois, évoquant la présence d'"un anticyclone vissé sur la Scandinavie depuis plusieurs semaines". Toulouse a ainsi connu un mois de mai plus frais qu'Oslo, où il a fait 29°C.
Globalement, côté températures, ce mois de mai a été plutôt plus doux, sauf près des Pyrénées. Parmi les quelques records relevés, Charleville-Mézières (où il a fait 4°C de plus l'après-midi qu'à Biarritz), et d'autres à attendre peut-être du côté de Lille et Saint-Quentin. Côté précipitations, pas de record national, mais quelques records locaux ont été enregistrés: à Villefranche-de-Rouergue (78 mm en 24 heures, record depuis l'ouverture de la station de mesure il y a 30 ans), ou dans le Calvados.
Et ce n'est pas fini... Après une "petite accalmie" vendredi et samedi, une nouvelle "goutte froide océanique" dimanche et lundi va réactiver les orages, prévient le prévisionniste, car "on a toujours ce blocage avec l'anticyclone" sur le Nord.
(Source AFP)