Un mois après son décès, à l'âge de 101 ans, Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, sera inhumé jeudi au Mont-Valérien, en présence d'Emmanuel Macron, en ce jour de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918.
Deux cérémonies se succéderont, à l'Arc de Triomphe puis au Mont-Valérien, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde guerre mondiale, où le corps de l'éminent résistant, décédé le 12 octobre à l'âge de 101 ans, sera inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante.
En juin 1960, en inaugurant ce mémorial à Suresnes (Hauts-de-Seine), Charles de Gaulle avait émis le souhait que le caveau n°9 de la crypte soit réservé au dernier des membres de l'Ordre de la Libération, qu'il avait créé pour "récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de libération de la France et son empire".
Seules 1.038 personnes, dont six femmes, ont reçu le titre de Compagnon de la Libération. Hubert Germain était le dernier d'entre eux.
Jeudi, "c'est le dernier compagnon qui va symboliquement entrer avec ses 1.037 compagnons au Mont Valérien", a résumé le général Christian Baptiste, délégué national de l'Ordre de la Libération.
Dans l'attente de cet ultime hommage, les Français pouvaient se recueillir mercredi devant son cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge sous le dôme des Invalides.
Jeudi matin, le cercueil sera hissé sur un char AMX-10 et remontera les Champs-Élysées, accompagné par l'escorte de la Garde républicaine, pour participer à la traditionnelle cérémonie de l'Armistice, à laquelle assistera la vice-présidente américaine Kamala Harris.
Emmanuel Macron doit ensuite prononcer un discours dans lequel il rendra hommage à Hubert Germain qui, "à l'aube comme au crépuscule, fut le dernier à rendre les armes", selon les propos qu'il avait tenus à la cérémonie d'hommage aux Invalides le 15 octobre.
Il avait alors salué la "fougue" et la "détermination" de ce "résistant de la première heure", qui était ensuite devenu député gaulliste et ministre de Georges Pompidou.
Le président annoncera ce que deviendra l'Ordre de la Libération créé en novembre 1940. "Les compagnons pensaient que leur expérience pouvait servir de source d'inspiration à la jeunesse française", a expliqué mercredi le général Baptiste, en indiquant que le musée de l'Ordre, situé aux Invalides, devait tenir lieu de "boussole de citoyenneté" pour les nouvelles générations.
Bois de Notre-Dame
A l'issue de la cérémonie, le convoi se dirigera vers le Mont-Valérien, pour un ultime hommage à 14h30, en présence du chef de l’État.
La cérémonie se déroulera "dans la plus grande sobriété et en silence" à l'exception d'une Marseillaise et du Chant des partisans, selon l’Élysée.
Emmanuel Macron se recueillera seul dans la crypte devant le cercueil, sur lequel il déposera une croix de Lorraine taillée dans le bois de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris, comme l'avait souhaité Hubert Germain.
Ce cérémonial s'inspire de celui voulu par Charles de Gaulle lors de la célébration du 11 novembre 1945. Cette année-là, les corps de 15 hommes et femmes, plus tard rejoints par un seizième, symbolisant la France au combat de 1939 à 1945, avaient été accueillis sur la colline du Mont-Valérien.
En visite à Paris depuis mardi, Kamala Harris s'est rendue, elle, mercredi après-midi avec son époux Doug Emhoff au cimetière militaire américain de Suresnes, où reposent 1.565 Américains. Ce lieu symbolise aux yeux de la Maison Blanche les "valeurs communes" des deux pays alliés.
Elle a été reçue ensuite à l'Elysée par Emmanuel Macron qui a insisté sur le caractère "crucial" de la coopération franco-américaine. Jeudi, à l'issue de la cérémonie au Mont-Valérien, le chef de l'Etat et la vice-présidente se retrouveront au Forum de Paris sur la Paix.
(Avec AFP)