cinquantenaire
Dans un communiqué, le CIGC rapporte les propos de son président Claude Vermot-Desroches :
"Il y a 50 ans paraissait le décret créant le CIGC (Comité interprofessionnel du gruyère de comté), se souvient-il. C’était l’aboutissement de la lutte opiniâtre de responsables professionnels jurassiens qui, dès 1945, créaient le « Syndicat de défense du gruyère de comté ». Eux-mêmes étaient portés par la même détermination que leurs ancêtres quand ils avaient créé les « fructeries » au 13ème siècle, symbole d’intelligence collective et d’adaptation aux dures conditions de l’époque. L’adage qui exprime simplement que l’on est collectivement plus fort que quand on est seul, est bien le fil conducteur du comté jusqu’à ce jour."
Quinze ans de luttes collectives
"Mais ce qui apparaît évident aujourd’hui n’existait pas encore, poursuit Claude Vermot-Desroches. Le comté ne bénéficiait d’aucune protection de son nom, et les intérêts de ses producteurs, fabricants et affineurs n’étaient portés par personne. Quinze ans de sérieuses luttes collectives ont permis notamment d’obtenir l’AOC judiciaire en 1952, l’AOC réglementaire en 1958, puis aboutir à la création du CIGC le 11 juin 1963. En 1969, au sortir d’une dure période de crise, le CIGC mettait en place le système des contrats, c'est-à-dire une rémunération des fromages en blanc « à la qualité ». Ces contrats se sont améliorés depuis, mais l’esprit en est toujours le même : créer la confiance et solidifier un partenariat gagnant–gagnant entre le secteur coopératif de la première transformation et le secteur privé de l’affinage."
Aux antipodes de l’argent pour l’argent
L’interprofession mit ensuite en place un plan de régulation de l’offre, la recherche, l’amélioration de la qualité, l’export, le réseau des Routes du Comté, de la publicité et de la communication en général… "Pour chacune de ces actions, précise Claude Vermot-Desroches, les bases de cette filière demeurent : chacun, qu’il soit privé ou coopératif, de petite ou de grande taille, préfère renoncer à une partie de son intérêt à court terme pour faciliter l’émergence de solutions collectives. Notre dénominateur commun, c’est notre appartenance à une organisation socio-économique, un paysage, une communauté villageoise, une région, une fruitière, une maison d’affinage. Notre interprofession est au carrefour de ces appartenances, et vit par et pour elles. Notre réussite économique est aux antipodes de l’argent pour l’argent. Elle nous permet l’accueil de nouveaux producteurs, elle fait fructifier le capital acquis pour les jeunes générations. Notre région est ainsi championne de France des installations des jeunes agriculteurs."
Un anniversaire festif mais aussi studieux
C’est donc la filière toute entière qui, le 12 juillet 2013, se retrouvera à Déservillers, village qui se targue de posséder la plus ancienne fruitière coopérative connue au monde – sa fondation remonterait à 1273 - pour célébrer ce cinquantenaire lors d’une journée qui se veut à la fois studieuse (témoignages, table ronde) et festive, en présence du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.