Pour illustrer sa proposition, l'association spécialisée dans la préservation du lynx a publié un avis de recherche sur sa page Facebook: "Wanted alive lynx killer" ("Recherche vivant tueur de lynx"), peut-on lire sur l'affiche aux accents de Far West, montrant un homme armant un fusil de chasse et tuant un lynx.
Les actes de braconnage "remettent en cause nos actions de conservation", souligne le Centre Athénas, ponctuant son propos du hashtag #balancetonbraco.
L'idée est de "briser la loi du silence", de "libérer la parole" de personnes pouvant avoir des éléments permettant d'identifier l'auteur d'un acte de braconnage et "d'éviter que ça ne se reproduise", a expliqué Gilles Moine, directeur du Centre Athénas, basé dans le Jura.
"Dénoncer un délit d'atteinte au patrimoine commun n'est pas honteux, c'est un acte civique", a estimé le centre sur sa page Facebook, considérant comme "une honte" de "commettre ce délit, connaître l'auteur et ne rien dire".
"On ne veut pas se substituer aux enquêteurs de l'Office français de la biodiversité (OFB) et de la gendarmerie, mais les aider en leur apportant des
éléments probants", assure M. Moine.
Le 31 décembre, un lynx boréal tué par arme à feu avait été retrouvé dans le massif du Jura, dans le canton de Quingey (Doubs). Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Besançon pour "destruction illégale d'espèce protégée". Ce délit est puni d'une peine maximale de trois ans de prison et
150.000 euros d'amende.
Il s'agit de "la troisième destruction illégale de lynx avérée" en France en 2020, avait précisé début janvier la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement dans un communiqué (Dreal).
Au mois de mars dernier, l'association Sea Shepherd, par le biais de la coalition Rewild dont elle est cofondatrice, avait déjà annoncé offrir 5.000
euros de récompense pour toute personne donnant une info rmation permettant d'identifier la personne ayant abattu un lynx dans le Jura quelques jours plus tôt.
Cependant, la démarche n'a pas encore permis d'identifier ce premier braconnier, a précisé la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.
Pour rappel, ce délit est passible de trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.