"Les pouvoirs publics se sont saisis du sujet, je ne ferai donc pas de commentaire", a expliqué M. Pepy en marge de la présentation, à la Gare Montparnasse, du TGV L'Océane, justement fabriqué par Alstom et destiné à la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux qui ouvrira en juillet 2017. "Une coïncidence heureuse", selon le président de la SNCF.
M. Pepy a éludé toutes les questions sur la situation de l'usine de Belfort, où sont assemblées les motrices des TGV français depuis quatre décennies. Invoquant une pénurie de commandes en France, Alstom a annoncé mercredi dernier le transfert de son activité locomotives de Belfort vers Reichshoffen d'ici 2018, provoquant une cascade de réaction politiques et un bras-de-fer avec le gouvernement.
"Le ministre des Transports est en première ligne, il a dit beaucoup de choses sur la position des pouvoirs publics" dans ce dossier, a rappelé M. Pepy. Mardi, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a évoqué cinq pistes pour apporter "immédiatement" des commandes à Alstom, dont une "négociation directe" avec la SNCF pour six TGV spécialement adaptés à la ligne Paris-Turin-Milan.
De quoi apporter "au moins dix mois" de travail supplémentaire à Belfort, selon M. Vidalies, peu préoccupé de l'avis de la direction d'une SNCF qui "appartient aux Français". Le patron de l'entreprise publique a seulement indiqué que le TGV L'Océane "est un train Alstom" et que "ses motrices seront produites dans les sites d'Alstom jusqu'à fin 2019". La SNCF en avait commandé 40 exemplaires en 2013, pour 1,3 milliard d'euros, un peu à contre-coeur: M. Pepy avait reconnu à l'époque que cet achat - exercice d'une option d'achats supplémentaires liée à un contrat de 2007 - n'était pas au départ "intuitif à 100%". Ce contrat avait au moins permis de mettre fin à un litige avec Alstom, mécontent d'avoir perdu une précédente commande d'Eurostar au profit de son concurrent allemand Siemens.
(Avec AFP)