PORTRAIT
Maria Cristina de Sant'Anna Bals commence le handball à l'âge de 7 ans à Oslo, sa ville natale. Elle entre dans la filière sport étude, "très réputée" en Norvège. Elle réalise ensuite 50 sélections en équipe nationale et décroche son premier contrat professionnel dans l'équipe de Toulon en 2000 à l'âge de 19 ans au poste de demi-centre pendant 7 saisons. En 2007, l'ESBF l'appelle pour l'intégrer mais pas pour très longtemps. "Le club commençait à être en difficulté financière, on me proposait de continuer de jouer, mais en divisant mon salaire par 3 et à cette époque j'étais blessée. C'était pourtant une super équipe et personne ne voulait partir", nous confie Maria.
Elle déménage alors à Angoulême pour jouer dans l'équipe locale pendant un an puis à Nantes pendant 4 ans.
L'heure de la retraite handballistique
En 2014, Maria décide de prendre sa retraite sportive. "J'étais fatiguée, les nouvelles joueuses avaient 10 ans de moins que moi… J'avais fait mon devoir", se souvient-elle. Alors âgée de 33 ans, elle décide de profiter de sa famille et de ses amis en voyageant en Norvège, au Brésil et aux États-Unis. "Pendant 6 mois, j'ai voyagé avec mon chien et une seule valise… Je ne conseille ça à personne", nous raconte-t-elle.
Besançon, comme un aimant…
Suite à cette pause détente, Maria reçoit plusieurs propositions d'emplois de Besançon et revient y emménager "en plein milieu de la nuit du 1er décembre 2014, c'était un enfer", se remémore-t-elle. Depuis, elle est responsable commerciale pour plusieurs marques de chaussures. A côté de cette activité, Maria s'est faite rattraper par le sport et son esprit de compétition.
L'amour pour les sports de combat
Le pancrace est arrivé dans la vie de Maria "par hasard" en 2014, juste avant son emménagement à Besançon. Elle découvre dans un premier temps le ju-jitsu brésilien (dérivé de techniques du judo et du ju-jitsu importées du Japon) à Nantes grâce à l'un de ses amis. Pour s'amuser, elle l'accompagne à quelques entraînements et apprécie de plus en plus cette discipline. "Au départ j'ai accompagné mes amis une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, etc. et j'y suis allée toute seule", nous raconte la jeune femme. Au bout de quelque temps, le coach de la salle lui propose de tester une nouvelle discipline : le MMA (Arts martiaux mixtes associant pugilat et lutte au corps à corps, anciennement appelé combat libre ou free fight). "A l'époque j'ai découvert ce sport, mais je m'en fichais, j'avais juste acheté l'équipement et c'est parti", se souvient-elle.
Arrivée à Besançon, Maria ne trouve pas de club pour pratiquer le ju-jitsu, mais découvre le Fight club fitness (Ecole-Valentin) où on y pratique le MMA. "Vu que je savais de quoi il s'agissait, j'y suis allée, j'ai fait des essais avec Alexandre Lamy (coach), je lui ai plu d'un point de vue sportif et je me suis inscrite ", se remémore-t-elle. Depuis 2 ans, Marie s'entraîne trois fois par semaine entre 1 h 30 et 2 heures de manière générale et 5 fois par semaine en période de compétition.
Quel plaisir pour ce sport ?
"Il y a beaucoup de choses qui me plaisent dans ce sport : avant tout parce que je trouve important qu'une femme sache se défendre ou au moins avoir quelques bases sans dire qu'avec le MMA on saurait quoi faire avec une personne armée en face n'est-ce pas", nous explique Maria. "Et j'ai toujours aimé les rapports physiques entre les personnes comme pour la lutte ou la défense au handball, et je retrouve beaucoup de cela dans le MMA". De plus, Maria aime les défis et mettre en œuvre toutes les techniques qu'elle connaît : "Il y a tellement de possibilités dans ce sport et on ne s'en rend même pas compte !"
En 2016, Maria participe au Championnat de France de pancrace à Paris. Pour anecdote, l'athlète nous raconte qu'elle a dû perdre 2,5 kg en 36 heures avant cette compétition. "Je ne devais pas combattre au début, car il n'y avait pas de femme de mon poids (64 kg). C'est mon coach qui m'a dit que si je perdais quelques kilos pour atteindre 61 kg je pourrais combattre". Objectif atteint "mais je ne conseille de faire ça à personne, car ça a été compliqué pour le combat juste après", précise-t-elle.
Quel état d'esprit avant samedi ?
Samedi, Maria entrera dans une cage avec une autre femme sans aucune protection avec pour seuls outils d'attaque et de défense son corps. Ce sera son premier combat de MMA. "Ça nous met dans un autre contexte puisqu'on ne sera pas protégées, c'est l'inconnu pour moi", nous confie Maria, "il y a un mélange de peur, d'excitation et je suis contente, car je tiens à faire ce combat". Son adversaire a déjà réalisé cinq combats de MMA auparavant, mais ce n'est pas pour décourager la courageuse Bisontine…
Info +
- Le Hard Fighting Championship se déroulera le 14 février 2017 à partir de 19 heures au Grand Casino de Bâle. Maria tentera de décrocher la ceinture femme de – 61 kg. La soirée comptera une quinzaine de combats masculins.
- Tarifs : 30 - 40 - 70 euros