Affaire Aurélia Varlet
Le meurtrier, qui s'était suicidé après son geste, avait fait l'objet de plusieurs plaintes pour violences et menaces d'une ex-compagne toutes classées sans suites, et les gendarmes n'avaient jamais effectué la perquisition demandée par le procureur à Besançon, qui aurait, selon Me Randall Schwerdorffer, permis de lui confisquer l'arme du crime avant qu'il ne passe à l'acte.
Des conseillers de la ministre de la Justice Christiane Taubira ont reçu vendredi le père et le frère d'Aurélia Varlet, et se sont engagés à ce que l'Etat "indemnise la famille de la victime", a informé Me Schwerdorffer. "Ils nous ont indiqué que la ministre reconnaissait tout à fait un dysfonctionnement des services de justice et de gendarmerie dans cette affaire et que la responsabilité de l'Etat était engagée", a précisé à l'AFP Me Schwerdorffer.
Rappel des faits
Le 15 août 2013, Aurélia Varlet, 32 ans, a été tuée de deux balles, une dans le dos, une à la gorge, par son ex-compagnon Didier Grosjean dont elle était séparée depuis trois semaines. Cet homme de 53 ans s'est ensuite suicidé avec la même arme. Les faits se sont déroulés à son domicile à la Rivière-Drugeon.
Sur la scène de crime, les enquêteurs ont également découvert une mise en scène macabre à l'intérieur de l'appartement : une fleur entourée de photos du couple séparé disposées sur le sol, ainsi qu'une robe ayant appartenu à la victime étalée sur le lit.
Des antécédents graves
Or une précédente compagne de M. Grosjean avait déposé quatre plaintes auprès de la gendarmerie pour "violence, menace, enlèvement" à l'encontre du quinquagénaire. Ces plaintes avaient été classées sans suite, d'après l'avocat. Me Schwerdorffer dénonce "des négligences dans le traitement des quatre plaintes de cette femme".
"Je reproche aux gendarmes de ne pas avoir obéi au procureur de la République de Besançon, qui avait demandé une audition de M. Grosjean et une perquisition, qui aurait permis de retrouver le fusil qui a servi à tuer Aurélia Varlet, ainsi que des produits vasodilatateurs interdits en France", ajoute-t-il. L'avocat s'apprêtait à déposer une "assignation en responsabilité pour dysfonctionnements des services de l'État" devant le tribunal de grande instance de Besançon. "Mais comme la rencontre est positive, je ne saisirai pas le tribunal", a-t-il précisé.