Il fait beau et chaud sur la capitale comtoise. Au bord du Doubs, plusieurs embarcations de différentes tailles se prélassent, la coque dans l'eau. D'une petite péniche, d'où dépassent plusieurs vélos, pots de fleurs et linges mis à sécher se dégage une douce odeur de café. A côté, un couple britannique d'un certain âge se prélasse sur le pont d'une navette dernier cri, rafraîchi par l'humidité de la rivière. Plus loin, un petit bateau électrique attend patiemment son propriétaire.
Beaucoup de touristes étrangers durant l'été
C'est ainsi chaque été sur la halte fluviale du moulin Saint-Paul. Au centre de Besançon, elle accueille des embarcations allant jusqu'à 14 mètres, forte de ses 25 emplacements. Et en cette fin juillet, la plupart de ces places sont occupées, principalement par des plaisanciers étrangers (Allemands, Hollandais, Suisses, Anglais principalement, sans oublier les 30% de Français).
Une "petite année"
Pourtant, les apparences sont un peu trompeuses. "Jusque-là, c'est une petite année, on constate une baisse de la fréquentation" avance Pascal Grandmottet, responsable de la halte. "On voit moins de plaisanciers, mais aussi moins de bateaux électriques".
L'an dernier, la halte "avait dû refuser des gens par manque de place. Cette année, même si c'est souvent bien rempli, on est loin de ça" détaille-t-il.
La canicule, première responsable ?
Le responsable n'explique pas cette première tendance. "C'est peut-être à cause de la chaleur, trop élevée, qui écarte les idées de sortie". Ou encore "l'ouverture récente de la halte après les travaux, en juin. La saison s'est lancée directement, sans vraiment de préparation" se hasarde-t-il.
L'une des plus belles rivières navigables de France
M. Grandmottet ne s'en inquiète pas tant pour autant. "On verra ce que ça donne chez les autres, ce n'est peut-être que passager."
D'autant plus qu'il a décidé de placer sa confiance dans le potentiel d'attractivité du tourisme fluvial sur le Doubs. "On a l'une des plus belles rivières navigables de France. Touristes comme gens du milieu s'accordent à le dire" assure-t-il. "Elle traverse les magnifiques paysages du département : des plaines aux plateaux en passant par les montagnes, le tout dans un décor très naturel, très vert."
Un secteur en développement
Et ce potentiel se développe doucement "depuis la fin du projet de canal Rhône-Rhin, qui absorbait les financements dédiés au tourisme fluvial." De fait, depuis "une dizaine d'années, la CAGB a une véritable volonté de développer ce secteur, avec de nouvelles stations, de nouvelles haltes, de nouvelles pompes, de nouveaux chantiers…" La fréquentation sur ce site a ainsi grimpée de 300 passages en 2009 à près de 900 chaque année.
"On était un peu en retard mais on commence à se rattraper sur la Haute-Saône et la Bourgogne" conclut en souriant M. Grandmottet.