Selon un sondage publié la semaine dernière, 68% des Français se disent favorables une fusion des régions mais 83% des Francs-Comtois se disent "très attachés" à leur région. Ce lundi, Marie-Guite Dufay et François Patriat ont exposé le projet de fusion de la Franche-Comté et de la Bourgogne et leurs motivations et leurs arguments pour qu'il aboutisse avant 2017.
Les arguments de Marie-Guite Dufay
"Je pense que pour les deux régions, nous avons là les ingrédients d'un projet de développement commun et de solidarité entre nos deux territoires pour construire l'avenir dans un monde qui change : c'est participer au développement économique et de l'innovation, c'est participer à la transition énergétique et donc participer à la création d'emploi" a déclaré Marie-Guite Dufay.
La création d'emplois : "il nous faut créer des outils nouveaux, nous en avons déjà en commun mais on a besoin de les renforcer" et "créer une société économie unique".
Avoir un poids dans l'Europe : "Avec ce territoire solidaire, nous avons les moyens de compter et de peser dans l'Europe. Nous voulons développer un partenariat qui soit équilibrer mais qui soit stratégique pour appréhender l'avenir : nos centres hospitaliers universtaires travaillent ensemble depuis longtemps, nos universités sont engagées dans un mouvement d'université fédérale".
Aucune perte d'identité régionale : "Je l'entends beaucoup : "on va perdre notre identité" mais on va perdre le comté, on va pas perdre nos vins, on va pas perdre la saucisse de Morteau parce qu'on a une organisation administrative différente et plus efficace."
Eviter la décentralisation des acteurs économiques : "Sur les mauvaises expériences du passé, les acteurs privés qui sont partis de Besançon vers Dijon ou de la Franche-Comté vers la Bourgogne, je dit ça suffit ! Il faut faire quelque chose pour arrêter ça. Il faut donc créer un partenariat stratégique et équilibrée, une gouvernance commune qui fera qu'il y aura une régulation en direction des acteurs. Aujourd'hui il n'y en a pas".
Eviter un démantèlement des deux régions : "C'est un risque que je sens poindre si on ne s'affirme pas dès maintenant. Si nous n'avons pas de projet commun, j'ai bien entendu qu'il serait question de prendre en main la carte de France et de voir les régions qui n'ont pas bougé. A ce moment-là, on peut très bien imaginer que des pans de la Franche-Comté aille vers l'Alsace ou le Rhône-Alpes. Je ne veux pas !"
Faire des économies : "Parce qu'on a des services qui pourraient fusionner, mutualiser mais des services fonctionnels sans affaiblir les services rendus à la population, ni nos investissements. Il y a des économies fonctionnelles à faire comme des services à fusionner au niveau informatique, au niveau des finances, au niveau du personnel, des achats. Il y a là une source d'économies considérable. Elles seront possibles à condition que l'Etat se réforme."
Les deux régions comptent également préserver leurs dotations globales de fonctionnement.
Marie-Guite Dufay a également souligné sa volonté d'organiser des débats "les plus ouverts possibles, sans tabou, sans censure".