Coup dur pour le N°4 de la vente de meubles en France (après Ikéa, But et Conforama). Après une procédure de sauvegarde en juin, c'est donc le redressement judiciaire qui a été prononcé. Déjà en décembre 2013, le groupe en difficulté avait vendu à Conforama ses 19 magasins Fly suisses ainsi qu’un autre Fly et 8 Atlas en France. Son chiffre d’affaires a reculé de 10 % par an depuis trois ans et ses pertes se sont creusées, atteignant 17 millions d’euros pour l’exercice 2012-2013, pour un chiffre d’affaires (franchisés compris) de 744 millions.
Le groupe Mobilier européen est aujourd'hui propriétaire de 249 magasins d’ameublement des marques Atlas, Fly et Crozatier. "Ce passage en redressement judiciaire, qui ne traduit pas une détérioration brutale de la situation du groupe, s'inscrit dans le processus juridique pour avancer sur le plan de cession des actifs", indique le groupe dans un communiqué.
12 marques d'intérêt pour des reprises "à la coupe"
Mobilier européen a reçu 12 manifestations d'intérêts pour des reprises, mais dont aucune ne constitue une offre de reprise ferme. Ces marques d'intérêt concernent 2.834 emplois sur un total de 3.747 (2.147 pour les magasins détenus en propre et 1.600 pour les franchises). Les candidats ont jusqu'au 7 octobre pour remettre leurs offres et jusqu'au 24 pour les améliorer. Elles seront ensuite examinées par le juge le 29 octobre 2014.
850 emplois en danger
"Sur les 101 magasins que nous exploitons en propre en France, 57 font l'objet d'une ou plusieurs offres. Ils représentent 1.211 salariés (sur 1.818). Pour 44 magasins, il n'y a pas de proposition. Enfin, il y aurait une solution pour nos 98 magasins franchisés", a indiqué Philippe Rapp, coprésident de Mobilier européen, dans un entretien publié mercredi par les DNA. Au total 2 834 emplois seraient concernés par ces offres, sur un total de 3 747 emplois dépendant de son activité de distributeur de meuble. "850 emplois seraient en danger et environ 44 magasins seraient menacés de fermetures ", estime Mobilier Européen.
Dans le détail, pour le groupe Fly, 46 de ses 60 succursales auraient fait l'objet d'au moins une marque d'intérêt. Sur 27 magasins Atlas, seuls six seraient repris, pour un ensemble de 203 salariés. Au siège de Kingersheim, au sein de la société d'exploitation du groupe Rapp, une cinquantaine des 350 salariés pourraient, au mieux, être repris.