Sur ce total de 3.207 nouveau-nés, 452 - soit une naissance par semaine- étaient atteints par un syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF), forme la plus grave des troubles que peut entraîner la consommation d'alcool pendant la grossesse.
Le SAF peut causer "des anomalies physiques (retard de croissance, malformations) et neurodéveloppementales (retard mental, déficit de l'attention, problèmes de mémoire, difficultés d'apprentissage..) qui relèvent du handicap", souligne Santé publique France dans une étude publiée mardi.
"Ces chiffres sont très sous-estimés compte tenu de la difficulté à diagnostiquer ces troubles en période néonatale et n'incluent pas les diagnostics posés ultérieurement", prévient l'agence sanitaire.
Il s'agit de la première estimation nationale des troubles causés par l'alcoolisation fœtale chez les nouveau-nés, selon l'agence sanitaire. Elle a lancé le 9 septembre dernier une campagne de sensibilisation dont le slogan est "Par précaution, zéro alcool pendant la grossesse"
Pas de cas officiel déclaré en Corse et en Franche-Comté
"Le SAF est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance et d'inadaptation sociale de l'enfant et il est entièrement évitable", insiste l'étude. Les régions où le diagnostic de SAF est le plus fréquent sont "La Réunion, avec 0,36 cas pour 1.000 naissances, soit plus de cinq fois le taux national, la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais (0,21 cas/1.000 naissances chacune)". À l'inverse, "deux régions (Corse et Franche?Comté) n'ont déclaré aucun cas".
Zéro alcool pendant la grossesse
La lutte contre la consommation d'alcool par les femmes enceintes est l'un des chevaux de bataille de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui veut promouvoir le slogan "Zéro alcool pendant la grossesse". Dévoilé fin mars, le plan santé du gouvernement prévoit d'augmenter "significativement" la taille du pictogramme "interdit aux femmes enceintes" présent sur les bouteilles d'alcool (vin compris) depuis 2007.
Cette mesure doit être prise "en concertation avec l'ensemble des acteurs" pour une mise en œuvre espérée en 2019. Mi-juillet, de grands domaines viticoles avaient estimé que le logo sur les dangers de l'alcool pour les femmes enceintes était une image "mortifère" qui fait du vin un "produit délictueux", des termes contestés par la ministre.